Les cours du pétrole ont essayé de rebondir mercredi mais ont fini proches de l'équilibre, sans trouver d'élan dans des chiffres hebdomadaires sur une offre américaine toujours élevée.

En baisse de plus d'un dollar depuis le week-end, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a gagné quatre cents à 38,32 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a pris 12 cents à 39,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Les cours ont un temps semblé en mesure d'effacer leur mauvais début de semaine, puisqu'ils ont ouvert en nette hausse puis ont accéléré après l'annonce d'une moindre progression hebdomadaire que prévu des réserves américaines de brut, mais ils se sont repliés lors des dernières heures d'échanges.

«C'était de l'«exubérance irrationnelle»!», a ironisé James Williams, de WTRG Economics, en référence à un célèbre discours d'Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale (Fed). «Dans le fond, le monde reste confronté à une offre excessive.»

Principale actualité pétrolière du jour, les chiffres hebdomadaires du département de l'Énergie (DoE) ont d'abord semblé encourager le marché, qui a donc un temps retenu le fait que la hausse des stocks de brut était un peu inférieure aux prévisions des analystes, avec un peu plus de deux millions de barils en plus par rapport à la semaine d'avant.

«Ce n'est pas une grosse hausse mais cela les porte quand même à un nouveau record», a prévenu M. Williams. «Et on a toujours bien plus de pétrole que ce dont on a besoin.»

Le marché a finalement perdu son élan, malgré d'autres éléments favorables, comme une forte baisse des stocks d'essence et un nouveau déclin de la production américaine, qui semble de plus en plus proche de repasser sous la barre des neuf millions de barils par jour (bj).

L'ensemble n'était en fait «guère éloigné des attentes du marché, donc cela ne lui donne a priori guère de direction», a conclu dans une note Tim Evans, de Citi.

L'Iran reste scruté

Les investisseurs se sont finalement de nouveau laissés envahir par le thème dominant des derniers jours, c'est-à-dire un scepticisme de plus en plus marqué sur l'issue d'une réunion le 17 avril entre une quinzaine de pays producteurs, dont la plupart des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et des acteurs extérieurs au cartel, comme la Russie.

«Cette réunion, dont la perspective a pu à l'occasion soutenir les cours, ne va en fait déboucher sur rien de concret», a estimé M. Williams.

Les deux principaux participants à ce sommet, la Russie et l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, avaient largement contribué en février à faire rebondir le marché en annonçant en février un accord de gel de leur production, mais les observateurs craignent désormais que ce premier pas ne serve que de statu quo.

«Le but affiché, c'est que tout le monde accepte de geler sa production», a expliqué M. Williams. «Donc, cela ne change rien à la surabondance, à moins que la consommation augmente de façon à correspondre à la production.»

Qui plus est, il rappelait que l'Iran, rival régional de l'Arabie saoudite au sein de l'Opep, serait probablement exempté de participer au gel de l'offre, puisqu'il fait son retour sur le marché international après la levée de sanctions liées à son programme nucléaire, même si d'autres observateurs préféraient retenir comme un fait positif la présence annoncée de Téhéran à la réunion du 17.

«Si l'Iran prend part aux discussions de Doha, il y a une chance qu'il surprenne avec un accord pour geler sa production à un niveau plus élevé et plus proche de sa norme historique», a estimé Jasper Lawler, de CMC Markets.