Rio Tinto a procédé à une restructuration majeure au Saguenay-Lac-Saint-Jean en regroupant ses usines en une entité administrative, ce qui pourrait une fois de plus se traduire par une réduction du nombre de cadres.

Les employés du géant minier britanno-australien ont été informés de ces changements jeudi avant-midi.

Ainsi, les usines d'Alma, Grande-Baie, Laterrière et le site de Jonquière seront chapeautées par l'aluminerie Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui, selon Rio Tinto, sera la plus grande du genre en Amérique du Nord avec une production annuelle de 1,3 million de tonnes.

En allégeant les structures administratives, la multinationale estime être mieux placée pour faire face à la concurrence mondiale, estime sa porte-parole, Claudine Gagnon.

«Quand une aluminerie est construite en Chine ou au Moyen-Orient, c'est un minimum d'un million de tonnes, a-t-elle expliqué au cours d'un entretien téléphonique. Il y aura ainsi un directeur général pour l'aluminerie et d'autres directeurs se rapporteront à lui.»

La déprime des prix des métaux n'est également pas étrangère à cette décision, a reconnu Mme Gagnon, ajoutant que la conjoncture actuelle forçait Rio Tinto à prendre des moyens pour assurer sa viabilité à long terme.

L'arrivée de nouveaux joueurs sur le marché a considérablement fait dégringoler le prix de la tonne d'aluminium, qui est passé de 3000 $ US à environ 1500 $ US depuis 2008.

Inévitablement, ce regroupement administratif devrait entraîner une réduction du nombre de cadres au Saguenay-Lac-Saint-Jean, même si aucun chiffre n'a été fourni pour le moment.

Au total, l'entreprise compte quelque 4300 employés dans la région. Aucun poste syndiqué n'est menacé par cette réorganisation, a assuré Mme Gagnon.

«Nous avons des conventions collectives en vigueur et nous entendons les respecter», a affirmé la porte-parole de Rio Tinto.

Les changements - dont les économies n'ont pas encore été chiffrées - seront effectifs dès le 1er avril.

Le syndicat des Métallos, un des deux plus grands représentants des travailleurs de Rio Tinto dans la région, a préféré attendre avant de commenter les changements annoncés jeudi.

Une restructuration mise de l'avant en février dernier par Rio Tinto devait toucher quelque 200 postes, notamment au siège social montréalais. L'entreprise avait toutefois refusé de confirmer publiquement ces données.

Appelé à commenter cette situation, le ministre des Finances, Carlos Leitao, avait alors affirmé que ce n'était «pas une catastrophe», ce qui avait soulevé l'ire du Parti québécois a l'Assemblée nationale.