Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse mercredi à New York, dans un marché perdant espoir de voir un prochain rééquilibrage de l'offre et de la demande vu la très forte augmentation des stocks de brut aux États-Unis.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a perdu 1,66 dollar à 39,79 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Tout le monde s'attend à voir un resserrement de l'équilibre entre l'offre et la demande, mais ce n'est pas encore le cas, voilà le fond des choses», a déclaré Kyle Cooper, chez IAF Advisors.

Lors de la semaine achevée le 18 mars, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 9,4 millions de barils pour atteindre 532,5 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de seulement 2,525 millions de barils, soit quasiment quatre fois moins.

La hausse annoncée par le DoE est encore plus importante que celle qu'avait anticipée la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), qui avait dit mardi soir tabler sur une progression de 8,8 millions de barils.

De leur côté, les stocks d'essence ont reflué nettement plus que prévu, perdant 4,6 millions de barils, contre une baisse de 2,2 millions de barils attendue par les experts de Bloomberg de seulement 2,2 millions de barils.

Mais cela n'a pas suffi à rassurer les investisseurs, qui pouvaient être tentés de prendre des bénéfices alors qu'en six semaines les cours du WTI ont bondi de plus de 50%: «monter plus haut à la lumière de stocks qui poussent à la baisse est un peu problématique», a souligné M.Cooper.

D'autant que parallèlement, même si la production américaine continue à reculer, elle reste très importante, se maintenant au-dessus du seuil de 9 millions de barils par jour.

Par ailleurs, le renforcement du dollar mercredi, à la faveur de discours plutôt haussiers de différents membres de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui n'ont pas exclu qu'un nouveau relèvement des taux de l'institution intervienne plus tôt que prévu, a accentué la pression sur les cours du pétrole.

En effet l'appréciation du dollar rend les achats de brut, libellés en billets verts, plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.