Les cours du pétrole ont ouvert en nette baisse lundi à New York après des déclarations, notamment iraniennes, qui ont relancé les doutes sur la réalisation d'un gel de la production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Vers 10 h 15, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en avril cédait 1,07 dollar à 37,43 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

« Une nouvelle fois, les cours évoluent en fonction de propos venus de l'OPEP », a résumé Matt Smith de ClipperData.

Après avoir chuté en début d'année au plus bas depuis 2003 face à la surabondance générale, le marché rebondit depuis février après l'annonce d'un accord de gel de la production entre l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, et la Russie, qui lui est extérieure, mais reste sensible à la moindre déclaration du cartel, à l'ensemble duquel il espère voir étendu ce consensus.

Or, depuis le week-end, « l'Iran est intervenu pour dire qu'il n'envisagerait aucun gel de sa production tant qu'il ne reviendrait pas à quatre millions de barils par jour [bj], alors qu'il n'en est seulement qu'à trois », a rapporté M. Smith.

L'Iran, revenu sur le marché pétrolier mondial à la suite de la levée de sanctions sur son programme nucléaire, a prévenu par la voix de son ministre du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh, qu'il faudrait le laisser « tranquille » tant qu'il n'atteindrait pas cet objectif.

« Cela limite les chances de tout large accord sur une limite de la production », ont jugé les experts de Commerzbank. « Par exemple le Koweït », proche de Riyad au sein de l'OPEP, « avait conditionné sa participation à celle de l'Iran. »

En plus de Riyad et Moscou, l'accord de février a été conclu par deux membres de l'OPEP, le Qatar et le Venezuela, qui désirent fortement la fin de la politique de prix bas à cause de ses graves difficultés économiques.

Les perspectives d'un accord de plus large ampleur semblent d'autant plus fragiles lundi, « que l'on entend dire qu'une réunion », qui impliquerait l'ensemble de l'OPEP et la Russie, « a peu de chance d'avoir lieu ce mois-ci et devrait attendre avril », a ajouté M. Smith. « Les incertitudes persistantes sur une réunion de ce type contribuent une nouvelle fois à faire baisser les cours. »