Les cours du pétrole ont légèrement monté mardi dans le sillage d'une forte hausse des Bourses mondiales, tandis que les investisseurs gardaient l'espoir d'une réduction concertée de l'offre entre grands producteurs.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril a pris 65 cents à 34,40 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir changé plusieurs fois de direction en cours de séance.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, a gagné 24 cents à 36,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le marché continue à être soutenu par l'espoir de voir un resserrement entre l'offre et la demande», a résumé Gene McGillian de Tradition Energy, remarquant que les cours avaient regagné quelque 40% depuis leur chute en début d'année au plus bas depuis 2003.

Le marché, plombé depuis près de deux ans par la surabondance générale, a été relancé en février par un accord sur un gel de l'offre entre l'Arabie saoudite, meneur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et Moscou, qui lui est extérieur, même si les marchés espèrent surtout une vraie baisse de la production.

«La Russie a redit aujourd'hui qu'elle comptait entériner l'accord en mars», le président Vladimir Poutine faisant part de l'accord des groupes russes, ce qui a pu soutenir les cours, a rapporté M. McGillian, soulignant néanmoins que le marché restait dominé par les spéculations et risquait d'être erratique à court terme.

Les Émirats arabes unis, allié de Riyad au sein du cartel, ont également soutenu mardi l'idée d'un gel de la production, la jugeant «nécessaire» et estimant que cela entraînerait un rebond des prix.

Économie mitigée

«Je ne sais pas si le rebond actuel des cours se justifie vraiment mais le marché semble se laisser aller» à ce relatif optimisme sur l'offre, a jugé avec prudence M. McGillian.

Signe que les espoirs restent limités, Moscou a vite pris soin, parallèlement aux propos de M. Poutine, de prévenir que les groupes russes ne proposaient pas de baisse de la production, estimant une telle action «impossible dans les conditions géopolitiques actuelles».

Parmi les autres facteurs de soutien mardi, les Bourses mondiales ont nettement monté, même si cette avancée peut elle-même s'expliquer par la bonne disposition des cours de l'or noir.

«On a pris connaissance d'indicateurs décevants sur l'activité économique», à travers le monde, «et cela laisse espérer de nouvelles mesures de soutien des banques centrales», susceptibles d'aider la demande pétrolière, a plutôt avancé John Kilduff, d'Again Capital.

L'activité industrielle a ralenti en Chine, au Japon et dans la zone euro, et elle a continué à se contracter aux États-Unis, bien qu'elles se soient améliorées et que les analystes américains mettent en avant des détails positifs.

«L'économie mondiale reste mitigée et on ne voit pas de vrai signe d'une accélération de la croissance, qui pourrait se traduire par un renforcement de la demande de pétrole», a conclu Tim Evans, de Citi.