L'augmentation des exportations est un élément clé de la stratégie du nouveau président d'Hydro-Québec, Éric Martel, qui veut doubler les revenus annuels et les profits de la société d'État au cours des 15 prochaines années. Mais comme les producteurs de pétrole de l'Alberta, Hydro manque de routes pour acheminer son électricité vers de nouveaux marchés et a donné son appui à deux projets importants.

Pour atteindre son objectif, Hydro-Québec doit pouvoir compter sur la réalisation d'au moins un des projets de nouvelles lignes de transport d'électricité entre le Québec et le nord-est des États-Unis.

Plusieurs projets d'interconnexion cheminent tant bien que mal à travers le labyrinthe des autorisations et la contestation des populations qui ne veulent pas de cette nuisance visuelle.

Il s'agit d'investissements considérables, qui dépassent le milliard de dollars américains et qui sont rendus à différentes étapes de développement.

Deux de ces projets ont déjà reçu l'assurance qu'Hydro-Québec serait un de leurs fournisseurs d'électricité. Il s'agit du projet Northern Pass, qui doit relier le Québec au Connecticut en traversant le New Hampshire. Hydro-Québec pourrait exporter 1000 mégawatts supplémentaires via ce nouveau lien international.

Hydro a donné son appui à un autre projet, Vermont Green Line, qui veut transporter de l'énergie de source éolienne sous le lac Champlain, de Plattsburgh, dans l'État de New York, à New Haven, dans l'État du Vermont.

« Hydro-Québec participe dans deux initiatives en réponse à un appel de propositions lancé en 2015 par le Connecticut, le Massachusetts et le Rhode Island, confirme un porte-parole, Gary Sutherland. Le projet Northern Pass Transmission permettrait à l'entreprise d'acheminer une quantité importante d'énergie dans la Nouvelle-Angleterre. »

Vermont Green Line permettrait d'acheminer entre 400 et 800 mégawatts d'énergie supplémentaire vers les marchés de la Nouvelle-Angleterre. Dans ce cas, Hydro serait « un fournisseur partiel d'énergie pour compléter l'éolien », précise le porte-parole.

DE LA CONCURRENCE

D'autres projets d'interconnexion sont aussi actifs. TDI New England pilote deux autres projets de ligne électrique entre la frontière canadienne et la Nouvelle-Angleterre, qui serait en partie enfouie sous le lac Champlain.

The New England Clean Power Link, d'une capacité de 1000 mégawatts, a franchi cette semaine une autre étape en obtenant le feu vert du United States Army Corps of Engineers, un passage obligé pour ce genre de projet.

Le Champlain Hudson Power Express veut aussi acheminer de l'électricité canadienne en passant par le lac Champlain, mais en se rendant directement à la ville de New York.

Le promoteur TDI veut réserver de la capacité de transport sur le réseau d'Hydro-Québec, une demande qui est actuellement à l'étude, indique la société d'État.

Hydro-Québec n'est pas seule à s'intéresser aux futures interconnexions. D'autres fournisseurs d'énergie pourraient concurrencer la société d'État sur le marché de la Nouvelle-Angleterre, si de nouveaux liens sont construits.

Les entreprises Énergie Brookfield, NB Power et Nalcor sont intéressées à fournir de l'électricité sur ce marché où les prix sont parmi les plus élevés aux États-Unis.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, archives La Presse