Alors que la première ministre de l'Alberta vantait mardi les mérites de la proposition d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain - qui transporte les produits pétroliers albertains jusqu'en Colombie-Britannique - un maire de la région de Vancouver demandait au premier ministre Trudeau de suspendre les audiences de l'Office national de l'énergie (ONÉ) sur le projet controversé.

La première ministre albertaine Rachel Notley a déclaré que la proposition de l'entreprise Kinder Morgan serait bénéfique non seulement pour l'Alberta, mais pour le Canada en entier.

Kinder Morgan souhaite tripler la capacité de son oléoduc, qui acheminerait quotidiennement 890 000 barils de produits pétroliers d'Edmonton à Vancouver.

Mme Notley a souligné que le projet contribuerait à créer des emplois et à stimuler la croissance économique, ce qui aiderait à financer la transition de la province vers les énergies vertes.

Or, si la proposition semble être bien reçue en Alberta, elle l'est moins en Colombie-Britannique. Le maire de la ville de Burnaby, dans la région de Vancouver, a écrit personnellement au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander de suspendre immédiatement le processus d'examen de l'ONÉ en attendant que son gouvernement implante les changements dans l'évaluation des projets d'oléoducs que les libéraux avaient promis lors de la dernière campagne.

Derek Corrigan a fait cette requête au premier ministre pour «éviter de perpétuer le processus actuel profondément défectueux» que les libéraux eux-mêmes jugeaient inadéquat, a-t-il relevé.

Justin Trudeau s'était engagé au mois de juin dernier d'instaurer un «nouveau processus ouvert» pour tous les oléoducs, dont l'analyse comprendrait les impacts environnementaux.

La porte-parole du ministre des Ressources naturelles, Jim Carr, a assuré que l'office menait une «révision minutieuse et basée sur la science» du projet de Kinder Morgan.

«Notre plan implique une période de transition pour les projets en cours de révision (...) Aucun promoteur ne se fera dire de retourner à la case départ», a précisé Micheline Joanisse.

Un jour plus tôt, c'est le gouvernement de la Colombie-Britannique qui annonçait qu'il ne pouvait pas appuyer le projet en raison de préoccupations environnementales et sociales - notamment concernant l'acceptabilité des Premières Nations.

La première ministre de la Colombie-Britannique Christy Clark a toutefois indiqué que son gouvernement était «essentiellement satisfait» des démarches de l'ONÉ.

L'Office national de l'énergie devrait dire au gouvernement fédéral si elle approuve ou non le projet le 20 mai. Ottawa aura ensuite trois mois pour rendre sa décision.