Une hausse des tarifs d'électricité de 2,9% plutôt que celle de 1,9% demandée par Hydro-Québec, attend les ménages québécois à partir du 1er avril.

La Régie de l'énergie a en effet refusé à Hydro-Québec un changement rétroactif des règles comptables qui avait servi de base à sa requête pour augmenter les tarifs d'électricité de 1,9% en 2016.

La société d'État doit refaire ses calculs et le résultat est une hausse plus importante que ce qui était prévu, mais elle ne veut pas dire de combien. «Pris isolément, la décision de la Régie signifie en effet une augmentation plus importante, mais d'autres facteurs peuvent influencer le calcul à la hausse ou à la baisse», a expliqué hier un porte-parole, Marc-Antoine Pouliot.

L'analyste en énergie de l'Union des consommateurs, Marc-Olivier Moisan-Plante, a fait le calcul. La hausse sera de 1% supérieure à la demande déposée en juillet par Hydro, et atteindra 2,9%, a confirmé M. Moisan-Plante hier. «C'est une très mauvaise nouvelle. On hérite encore d'une hausse supérieure à l'inflation», déplore-t-il.

[Mis à jour, samedi, 19h50] Samedi, le porte-parole d'Hydro-Québec a affirmé, en entrevue avec La Presse Canadienne, que la hausse serait de 2 % ou moins.

>>> Lire l'article : Hydro dit maintenir sa demande de hausse tarifaire au niveau de l'inflation.

Changement des règles comptables

Hydro a dû revoir ses calculs parce qu'ils se basaient sur le changement des règles comptables qu'elle utilise, de l'IFRS (International Financial Reporting Standards) aux US GAAP (General Accepted Accounting Principles), depuis le 1er janvier 2015. Pour être valable, ce calcul exigeait que la Régie de l'énergie accepte que ces règles soient modifiées rétroactivement pour une augmentation de tarif qui entrera en vigueur en 2016. Elle a dit non, mais elle a accepté que le changement soit rétroactif en partie, soit à partir de la date à laquelle la demande d'Hydro-Québec été déposée, en juillet dernier.

Le coup aurait pu être encore plus dur à encaisser pour les consommateurs d'électricité. Hydro-Québec avait elle-même calculé que le refus de la Régie d'accepter le changement rétroactif des règles comptables la forcerait à ajouter 3,5% à sa demande de hausse de 1,9%, pour un total de 5,4%. En acceptant partiellement le changement comptable, la Régie permet de réduire la demande d'Hydro-Québec de 5,4% à 2,9%.

Le changement de règles comptables permet à Hydro-Québec d'étaler dans le temps certaines des dépenses admissibles pour le calcul des tarifs d'électricité.

Cette année, la société d'État avait justifié sa demande d'augmentation de 1,9% par l'achat d'énergie éolienne et par l'impact des deux derniers hivers très froids qui l'ont obligée à s'approvisionner sur les marchés extérieurs à des coûts élevés.