Les cours du pétrole ont nettement baissé vendredi à New York, pâtissant d'un relatif apaisement entre Moscou et Ankara, dans une ambiance de plus en plus fébrile à une semaine d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en janvier a perdu 1,27 dollar à 41,71 $ US sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à l'issue d'une séance raccourcie au lendemain d'un jour férié pour Thanksgiving.

« On dirait que l'offre de pétrole ne va pas souffrir du fait que les forces turques ont abattu un avion russe, donc le marché se retrouve sous pression », a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates

La Turquie, accusée par la Russie d'avoir « dépassé les limites » en abattant mardi l'un de ses bombardiers près de la frontière syrienne, cherche à renouer les contacts pour « apaiser les tensions », ce qui relativise les craintes d'un embrasement du conflit même si Moscou a durci le ton en rétablissant l'obligation de visas pour les Turcs.

L'incident a un temps fait craindre une dégradation de l'approvisionnement d'or noir, car le pétrole en provenance de Russie transite notamment par le détroit turc du Bosphore avant d'atteindre la Méditerranée.

« Pendant un jour ou deux, les prix avaient réagi en hausse, mais ils sont en train d'inverser leur course, d'autant qu'il n'y a pas de pétrole directement en jeu » sur le terrain, a expliqué James Williams, de WTRG Economics.

Il soulignait que le marché pétrolier américain, fermé la veille pour Thanksgiving, a plus nettement baissé pour rattraper un déclin déjà observé jeudi par le cours du Brent, référence européenne du brut.

Désormais, le marché « est manifestement en train de se préparer à la réunion de l'OPEP la semaine prochaine », a estimé M. Lipow.

Le cartel, qui tiendra son sommet semestriel le 4 décembre, contribue à la déprime du marché en s'abstenant d'abaisser ses quotas, fixés à un maximum théorique de 30 millions de barils par jour (mbj), et en les dépassant nettement dans les faits.

« On sent non seulement que l'OPEP ne va rien changer à sa production, mais aussi que l'Iran va rejoindre le marché en janvier avec des quantités conséquentes de pétrole », à la suite de l'accord trouvé en juillet avec les grandes puissances sur son programme nucléaire, a expliqué M. Lipow.