Les cours du nickel évoluaient vendredi à leurs plus bas niveaux en 12 ans, dans le sillage des autres métaux industriels, qui ont atteint dans la semaine des minimums en plus de cinq et six ans, même si les cours rebondissaient vendredi.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de nickel pour livraison dans trois mois est tombée à 8800 dollars vendredi vers 2 h GMT (21 h jeudi, heure de Montréal), un minimum depuis le 24 juillet 2003.

« Ainsi le nickel est la première matière première que nous suivons à être tombée en dessous de ses plus bas de 2008/2009 », ont noté les analystes de Commerzbank.

Le marché du nickel fait face à des excédents persistants, que sont venus confirmer cette semaine les chiffres du Groupe international d'étude sur le nickel (INSG) pour le mois de septembre.

L'INSG, cité par l'agence Bloomberg, a ainsi fait état d'une production surpassant la demande de 152 000 tonnes en septembre.

« L'offre de nickel va excéder la demande de 26 000 tonnes cette année alors que la Chine faiblit, selon les prévisions du groupe minier japonais Sumitomo Metal Mining », a ajouté l'agence de presse américaine.

Selon la filiale indonésienne du géant brésilien Vale, l'un des plus gros producteurs de nickel au monde, au moins la moitié de la production de ce métal, utilisé notamment dans la fabrication d'acier inoxydable, n'est plus rentable aux prix actuels, ont observé les analystes de Commerzbank.

« Pour cette raison, la filiale de Vale en Indonésie s'attend à une vague d'arrêts de ses capacités qui pourrait déboucher sur des réductions de production », ont-ils ajouté, notant toutefois qu'il risquait de s'écouler un certain temps avant que l'offre de nickel ne baisse.

Dans l'ensemble, les cours des métaux industriels ont dévissé depuis le début de l'année 2015, à mesure que les signes du ralentissement économique de la Chine, de mauvais augure pour la demande du plus gros consommateur de métaux de base au monde, se confirmaient.

Ce déclin a été accentué récemment par le renforcement du dollar, porté par les perspectives d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) le mois prochain.

Un resserrement du crédit de la banque centrale américaine est de bon augure pour le billet vert car elle le rendrait plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Mais elle pèse à l'inverse sur les cours des métaux, libellés en billets verts, qui sont rendus plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.