Les cours du pétrole ont fini la séance en baisse jeudi dans un marché découragé par la persistance des excédents, mais parvenant à se maintenir au dessus du seuil des 40 $US grâce à un petit accès de faiblesse du dollar américain.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a perdu 21 cents à 40,54 $US sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«A notre avis on risque de passer sous le plancher atteint l'été dernier (ndlr: 38,24 dollars en clôture le 24 août), et les raisons principales c'est que la production américaine reste obstinément élevée, et bien sûr que l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) continue sa surproduction, qu'il y a des inquiétudes pour la demande, et qu'à partir de l'année prochaine on va avoir au moins un demi-million de barils venant d'Iran, sans compter qu'on approche de la saison de l'année où habituellement les stocks commencent à s'accumuler», a énuméré Bart Melek, chez TD Securities.

Par ailleurs, «le marché ne semble pas accorder beaucoup d'importance à des propos du ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaimi selon qui l'Arabie Saoudite travaille avec d'autres producteurs pour stabiliser les prix du pétrole», a noté Tim Evans, chez Citi.

M. al-Nouaimi a prôné jeudi davantage d'efforts pour stabiliser le marché, affirmant que le royaume saoudien était «prêt à coopérer avec les membres de l'OPEP et les producteurs non membres du cartel pour stabiliser le marché et les prix».

Mais M. Melek a indiqué qu'il n'attendait aucun changement de politique lors de la réunion de l'OPEP prévue dans deux semaines à Vienne.

Aux États-Unis, le ministère de l'Énergie (DoE) américain avait participé à la sinistrose en annonçant mercredi que les stocks de brut aux États-Unis avaient augmenté de 300 000 barils durant la semaine achevée le 13 novembre.

Même s'il s'agit de la plus faible augmentation des stocks depuis huit semaines, comme l'ont noté les analystes de Commerzbank, ce chiffre a déçu certains investisseurs qui s'étaient pris à croire à la prédiction, la veille, d'un reflux de 500 000 barils avancée par l'association professionnelle API.

Par ailleurs la production américaine se maintient à 9,182 millions de barils par jour, avec un reflux d'à peine 3000 barils par jour la semaine dernière.

Tous ces facteurs ont contribué à faire passer les cours brièvement sous la barre des 40 dollars à plusieurs reprises en séance.

Mais «quand le dollar s'est affaibli, on a vu le pétrole rebondir au-dessus de son niveau de résistance de 40 dollars», a souligné M. Melek, craignant que, si ce seuil était enfoncé, les cours puissent glisser «bien, bien, bien plus bas».