Les cours du pétrole ont reflué mardi, sous l'impact du dollar fort et des attentes d'une nouvelle progression des stocks de brut aux États-Unis.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a perdu 1,07 $US à 40,67 $US sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), annulant son rebond de la veille.

«On recommence à prêter attention à (la surabondance de) l'offre, et en plus le dollar est plus fort», a résumé Matt Smith, chez ClipperData.

Toutefois même si les facteurs de baisse l'ont emporté mardi, les cours se sont encore maintenus au-dessus du seuil de 40 $US.

Pour M. Smith, les cours bénéficiaient ainsi de la prudence des investisseurs, qui hésitent à parier sur une baisse trop forte des cours alors que le contexte géopolitique reste instable, quatre jours après les attentats qui ont fait 129 morts à Paris.

En représailles des attaques meurtrières perpétrées par l'organisation État islamique (EI), la France bombarde depuis dimanche le fief de l'EI à Raqa, dans le nord de la Syrie, et promet de poursuivre ses frappes dans les semaines à venir, faisant craindre des difficultés d'approvisionnement pour le brut.

Mais hors ce facteur de soutien, tout poussait les cours à la baisse mardi, à commencer par la force du dollar, qui s'affiche au plus haut face à l'euro depuis sept mois, à la suite notamment d'une petite reprise de l'inflation venue encore renforcer les attentes d'une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis le mois prochain.

Le renforcement du dollar tend à peser sur les cours du dollar, car il pénalise les acheteurs munis d'autres devises, les échanges de brut étant libellés en billet vert.

En outre, «nous nous attendons à voir une nouvelle progression des stocks de brut (aux États-Unis), alors que nous ne sommes que quatre millions de barils en deçà du record» atteint au printemps dernier, a noté Matt Smith.

Le ministère américain de l'Énergie doit publier mercredi son relevé hebdomadaire des stocks de pétrole aux États-Unis, et dès mardi soir l'association professionnelle API doit en fournir une estimation.

Enfin Tim Evans, chez Citi, a relevé que «de nouvelles indications faisant état d'un manque de consensus parmi les membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) sur la réaction à adopter face à la faiblesse actuelle du marché pourrait également peser» sur le moral des investisseurs.