Les cours du pétrole ont monté vendredi à New York, profitant un peu d'une révision en hausse de la croissance américaine au dernier trimestre, mais sans s'écarter des niveaux autour desquels ils tournaient depuis le début septembre.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a pris 79 cents à 45,70 $ US sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit à peu près le niveau auquel il a commencé la semaine ainsi que le mois.

«Même s'il n'y a pas de changement conséquent sur le marché, il y a probablement un peu d'optimisme face aux chiffres meilleurs que prévu sur le produit intérieur brut» américain, a noté Gene McGillian, de Tradition Energy.

La croissance économique américaine a donné vendredi de nouveaux signes de solidité au deuxième trimestre, selon la troisième et dernière estimation du département du Commerce, révisée en hausse à 3,9 %.

Même s'il est «compréhensible» de réagir favorablement à ce chiffre, ce serait un «pari risqué» de trop parier sur un rebond durable des cours seulement à cause de cette bonne surprise, d'après Tim Evans, de Citi.

«Le PIB, c'est toujours ce que l'on voit dans le rétroviseur, et particulièrement quand on parle d'une troisième révision», a-t-il souligné.

De plus, «en matière de demande pétrolière, il ne semble pas que la différence entre 3,9 % et les 3,7 % de la précédente estimation constitue un grand changement», a-t-il ajouté.

Même si cela était le cas, «le marché pétrolier fait toujours face à une surabondance conséquente, et une amélioration de la demande américaine ne serait sûrement pas assez conséquente pour le compenser», a conclu à ce sujet M. Evans.

L'excès d'offre, que ce soit aux États-Unis, dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ou en Russie, a largement contribué à faire chuter les prix de plus de moitié depuis juin 2014.

Les cours sont tombés en août à leur plus bas niveau depuis six ans et demi, avant de se stabiliser en septembre autour de 45 $ US le baril à New York.

«On dirait que l'on se stabilise dans l'attente d'une baisse continue de la production américaine, ce qui fournit un exutoire pour les craintes de surabondance sur le marché», a expliqué M. McGillian.

Sur ce plan, les investisseurs ont digéré une petite baisse du nombre de puits en activité aux États-Unis, en déclin de quatre unités cette semaine selon le décompte du groupe privé Baker Hughes. Depuis un an, ce chiffre a diminué d'un millier de puits depuis un an, ce qui semble plutôt de bon augure dans l'espoir d'une réduction de l'offre.