La Pétrolière Impériale (t.imo)  a indiqué mercredi avoir réalisé des économies «stupéfiantes» dans ses activités de sables bitumineux en encourageant la concurrence entre ses fournisseurs.

Lorsque les prix du pétrole brut ont amorcé leur brutale descente vers la fin de l'an dernier, l'Impériale a procédé à une «enchère inversée» pour les contrats de terrassement de son projet de sables bitumineux Kearl, au nord de Fort McMurray, en Alberta, a indiqué le chef de la direction Rich Kruger à des analystes et des investisseurs.

Les firmes se disputant les contrats de l'Impériale ont toutes «renchéri» pour lui proposer le plus bas prix possible.

«Nous ne vous disons pas combien de temps durera cette enchère, alors si vous voulez ce contrat, vous devriez vous y mettre et vous présenter sous votre meilleur jour», a dit M. Kruger au sujet du processus.

Résultat? L'Impériale a pu retrancher 100 millions à sa facture pour des contrats évalués à 160 millions sur deux ans.

Même la pétrolière était étonnée. Elle s'attendait à ce que ses contrats de forage soient révisés à la baisse de façon importante, mais pas ceux pour le terrassement.

«En approchant le marché d'une manière nouvelle et différente, nous avons été capables d'économiser un montant stupéfiant d'argent», a observé M. Kruger.

L'Impériale a entamé plus tôt cette année une expansion de 9 milliards $ de son projet Kearl, environ cinq mois plus tôt que prévu.

Les niveaux de production de l'ensemble du développement se sont situés aux environs des 200 000 barils par jour pour le troisième trimestre jusqu'à maintenant, avec des pointes de 270 000 à 280 000 barils à certaines occasions. Ces derniers mois, les coûts d'exploitation ont reculé sous la barre des 25 $ le baril à Kearl.

Pendant le ralentissement, les producteurs de pétrole et de gaz naturel comptent sur leurs fournisseurs de services pour leur permettre de réaliser des économies. L'Impériale a commencé en demandant des réductions volontaires de travail auprès de ses sous-traitants, en leur disant: «Notre monde change et nous avons besoin que vous changiez avec nous.»

À l'échelle de toute l'entreprise, l'Impériale allongera 1 milliard $ de moins que prévu tout au long de 2015 pour ses dépenses d'exploitation et ses dépenses en immobilisations.

Le prix du baril de pétrole brut se situait mercredi aux environs de 45$ US à la Bourse des matières premières de New York, une diminution d'environ 50% par rapport à il y a un an.

Comme plusieurs de ses pairs, l'Impériale tente de faire en sorte que ses activités restent viables dans les conditions actuelles, plutôt que de compter sur une reprise. Contrairement à ses concurrents, elle n'a cependant pas encore effectué de mises à pied ou imposé des réductions de salaires.

M. Kruger a souligné qu'il s'agissait de la cinquième fois, dans sa carrière de 34 ans, qu'il voyait les cours du brut plonger de plus de moitié en six mois. «Je dirais qu'on ne s'y habitue vraiment jamais.»