Les cours du pétrole ont baissé mardi à New York, au lendemain d'une nette hausse, et légèrement monté à Londres, hésitant face au manque d'actualités et en l'absence de réponses concrètes sur les perspectives de l'offre et de la demande.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a perdu 85 cents à 45,83 dollars US sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir pris deux dollars lundi.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a en revanche monté de 16 cents à 49,08 dollars US sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.

«On voit beaucoup d'instabilité sur le marché», a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Hier, il avait suivi une hausse des marchés d'actions (...) pour mieux être plombé aujourd'hui par une baisse des Bourses, sur fond d'inquiétudes sur la croissance économique en Chine et en Europe.»

Symptôme de cette ambiance incertaine, les cours ont nettement ralenti leur baisse en fin de séance à New York, après avoir perdu quelque 1,5 dollar US le baril.

«Je ne pense pas qu'il y ait un consensus sur la direction qu'il doit prendre», a reconnu James Williams, de WTRG Economics.

Les cours, qui étaient tombés pendant l'été sous les 40 dollars US le baril à New York - leur plus bas niveau depuis plus de six ans - se sont un peu repris et évoluent depuis le début septembre autour de 45 dollars US.

«En regardant les positions des investisseurs, on voit qu'ils sont un peu plus optimistes qu'il y a une ou deux semaines, mais la situation d'ensemble n'a pas changé et reste défavorable» aux cours, a jugé M. Williams. «On suit l'actualité, et on choisit l'information que l'on veut, selon que l'on croit à une hausse ou une baisse du marché pétrolier... Mais c'est un marché sans vraie direction.»

En attente de l'état des stocks aux É.-U.

Les investisseurs n'ont pas été aidés par le fait «qu'il ne s'est rien passé de spécifique (au pétrole) aujourd'hui», comme l'a noté M. Lipow.

À court terme, «le brut va rester sous pression, d'autant que l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) continuent à progresser dans les inspections» des installations nucléaires de la République islamique, a-t-il tout de même mis en avant. «Cela va entraîner une augmentation des exportations iraniennes et de la quantité de pétrole sur le marché à partir du premier trimestre de 2016.»

Autre facteur de baisse pour les cours, «le dollar est soutenu par une aggravation des perspectives économiques en Asie, ainsi qu'une confiance renouvelée dans le fait que la Réserve fédérale (Fed) américaine relèvera ses taux cette année, et cela a un effet défavorable sur les matières premières libellées en monnaie américaine, dont le pétrole», a souligné Tim Evans, de Citi.

Désormais, le marché attend surtout les chiffres hebdomadaires sur l'état des réserves pétrolières américaines. La fédération American Petroleum Institute (API) publiera ses estimations mardi après la clôture, et le département de l'Énergie (DoE), ses chiffres officiels mercredi à 10h30, heure avancée de l'Est.

Tout en reconnaissant que l'espoir d'une baisse durable de la production américaine avait récemment soutenu les cours, les analystes de Commerzbank rappelaient que les réserves de brut restaient nettement plus élevées que la normale aux États-Unis, de près de cent millions de barils.

«En d'autres termes, il va leur falloir un moment pour retomber à la normale, malgré la baisse de la production américaine», qui se confirme depuis la fin août, ont-ils prévenu.