L'or a grimpé cette semaine, atteignant son plus haut niveau en six semaines, porté par les craintes sur la santé de l'économie chinoise et un compte-rendu décevant de la Réserve fédérale américaine (Fed).

L'or a atteint vendredi son plus haut niveau depuis le début du mois de juillet à 1168,38 dollars l'once.

Ces deux dernières semaines, l'or a amorcé un rebond, aidé par les dévaluations successives du yuan, la monnaie chinoise, la semaine dernière et les craintes sur l'essoufflement de la Chine qui se font de plus en plus pressantes.

«Après la dévaluation du yuan, le moral envers l'or s'est amélioré», a estimé Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Le métal jaune s'est apprécié à la faveur d'achats à bon compte, mais aussi grâce au retour des investisseurs, notamment asiatiques, qui cherchent à se protéger de la chute du yuan et des Bourses chinoises.

Par ailleurs, jusqu'à la semaine dernière et les dévaluations surprises de la monnaie chinoise, de nombreux cambistes s'attendaient à ce que la Fed puisse relever ses taux dès septembre, mais les difficultés de la Chine ont repoussé ces attentes à plus tard dans l'année, un mouvement renforcé par les mauvais indicateurs américains.

Le compte-rendu de la Fed mercredi a d'ailleurs déçu les investisseurs pariant sur une hausse prochaine des taux. Le document a seulement indiqué que les conditions économiques pour une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis «approchent», mais que des doutes subsistent au niveau du marché du travail comme de l'inflation.

Les marchés cherchent depuis des mois à savoir quand la Fed va relever ses taux, actuellement presque nuls, car une telle normalisation monétaire rendra le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs.

Mais un billet vert fort s'avère négatif pour le marché de l'or, car il plombe les achats de métaux précieux libellés en dollars en les rendant plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.

«Les marchés pensent désormais qu'il est peu probable que la Fed augmente ses taux en septembre. Nous ne sommes pas d'accord avec ses conclusions (...). L'économie américaine a montré de forts signes d'amélioration et cela va faire grimper le dollar et peser sur l'or», a tempéré Georgette Boele, analyste chez ABN Amro.

Dans le sillage du métal jaune, l'argent est monté à 15,56 dollars l'once vendredi, son plus haut niveau depuis la mi-juillet.

Du côté des platinoïdes, le platine a grimpé à son plus haut niveau depuis le 10 juillet, à 1038,50 dollars l'once. «Il y a des signes de plus en plus positifs du côté de l'offre avec Glencore qui s'apprête à fermer sa mine de Eland, en Afrique du Sud (140 000 onces par an) et le fait que Atlatsa Resources est en train d'étudier le futur de ses mines de Bokoni (Afrique du Sud)», a souligné Tom Kendall, analyste chez ICBC Standard.