Le gouvernement israélien a approuvé dimanche un accord majeur conclu avec un consortium comprenant l'Américain Noble Energy sur l'exploitation des réserves israéliennes de gaz naturel en Méditerranée, a indiqué le bureau du premier ministre.

L'accord, annoncé jeudi, est censé permettre de surmonter des mois d'incertitudes et de querelles qui ont ralenti l'exploitation d'une richesse dont Israël attend des retombées économiques, et peut-être stratégiques, considérables. Il reste cependant soumis à des aléas politiques, comme une éventuelle approbation par le Parlement.

«Cet argent bénéficiera à l'éducation, la santé, la sécurité sociale et autres besoins nationaux», a affirmé le premier ministre Benyamin Nétanyahou avant le vote du gouvernement.

Noble Energy et l'Israélien Delek Group exploitent ensemble depuis 2013 le gisement de gaz de Tamar, à environ 80 km au large de Haïfa. Ils sont également associés pour développer Leviathan, plus grand champ gazier de Méditerranée, dont l'exploitation à 130 km des côtes de Haïfa devrait commencer quand les réserves de Tamar commenceront à se tarir.

L'accord stipule que Delek vende dans un délai de six ans sa part dans Tamar (31 %) et prévoit que Noble réduise la sienne de 36 à 25 % pour ne plus être le plus grand actionnaire.

L'accord porte également sur deux points essentiels. Le prix du gaz sera rapporté à un index du coût de l'énergie entre le public et le privé, ce qui devrait signifier une baisse des tarifs par rapport aux accords antérieurs passés avec Noble Energy et Delek Group.

Par ailleurs, le consortium doit s'engager à investir 1,5 milliard de dollars dans le développement de Leviathan au cours des deux prochaines années. À défaut, le gouvernement ne serait plus lié par un engagement à ne pas toucher jusqu'en 2025 à la réglementation fiscale et structurelle de l'industrie du gaz.

Des accords antérieurs entre les deux parties ont été remis en cause au cours des derniers mois par l'autorité de la concurrence israélienne, provoquant l'ouverture de nouvelles négociations soumises à de fortes pressions politiques.

Le gouvernement de M. Nétanyahou pousse de toutes ses forces pour accélérer l'exploitation du gaz naturel en Méditerranée. Son cabinet restreint avait pris fin juin la décision exceptionnelle de déclarer l'exploitation de cette manne comme relevant de la sécurité nationale, échappant donc aux lois contre les monopoles.

«Les intérêts véritables de l'État d'Israël requièrent l'approbation de ce plan le plus tôt possible», a affirmé dimanche M. Nétanyahou qui dispose d'une voix de majorité au Parlement.