Les cours du pétrole ont monté mardi à New York, profitant d'une actualité réduite pour effacer une partie de leur récente baisse, mais ont reculé à Londres dans un marché toujours sous la pression d'une offre excessive.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre, qui baissait depuis quatre séances consécutives, a rebondi de 59 cents à 47,98 dollars sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX).

Signe que l'optimisme reste douteux, le baril de Brent, la référence européenne du brut, a cédé 17 cents à 53,30 dollars le baril, à Londres sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Cette hausse «s'apparente surtout à un rebond logique du marché, qui avait beaucoup baissé (...) et était allé trop loin», a résumé Kyle Cooper, de IAF Advisors. «La Bourse américaine rebondit elle aussi, donc je pense que le marché reprend un peu son souffle».

Le rebond des cours du WTI est loin de faire oublier sa récente baisse. En une semaine, il a perdu près de deux dollars le baril, passant à cette occasion sous le seuil des 50 dollars, et, plus largement, le marché du pétrole rechute depuis le début juillet après une période de stabilisation au printemps.

Sur un plan purement technique, le rebond de mardi s'explique par le fait que le niveau des prix du WTI «est considéré comme attractif pour tout investisseur qui cherche à se positionner sur le court terme», a jugé Christopher Dembik, de Saxo Banque, pour qui les mouvements actuels des cours ne sont que «purement spéculatifs» et «largement déconnectés des fondamentaux de marché».

Réserves américaines

Les investisseurs restent préoccupés par le niveau élevé de l'offre mondiale, «avec une production qui se maintient aux États-Unis et continue à monter dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dépasse largement la demande», comme l'a rappelé Tim Evans, de Citi.

Dans l'ensemble, rien ne semble pointer vers une réduction de l'offre d'or noir, dont le surplus par rapport à la demande est estimé entre 1 et 1,5 million de barils par jour (mbj) selon plusieurs analystes.

Sur le plan de l'offre américaine, le marché attend comme tous les milieux de semaine les chiffres sur l'état des réserves aux États-Unis, avec les estimations de la fédération American Petroleum Institute (API) après la clôture, puis, surtout, les chiffres officiels du gouvernement américain mercredi à 10h30.

Après un rebond inattendu des réserves de brut la semaine précédente, «on s'attend à une hausse des stocks, ce qui devrait aggraver la baisse des cours», d'après John Kilduff, d'Again Capital.

Néanmoins, «la demande reste forte du côté des raffineries (...) et c'est pourquoi le sentiment est mitigé», a-t-il nuancé. «Les cours devraient rester instables d'ici la semaine prochaine.»

Enfin, le marché reste aussi attentif à l'évolution des marchés en Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, où la Bourse de Shanghai a ralenti sa chute sans la stopper mardi.

Les inquiétudes autour des places boursières entraînent «un sentiment négatif chez les acteurs du marché, qui sont ainsi encouragés à continuer à se défaire de leurs investissements dans le pétrole», considéré comme un actif assez risqué, ont expliqué les experts de Commerzbank.