Les cours du pétrole ont échoué vendredi à prolonger leur rebond de la veille à New York, cédant sous le poids d'une surabondance de l'offre ne donnant aucun signe d'affaiblissement.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a perdu juste 4 cents à 52,74 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a en revanche terminé la séance en hausse, gagnant 12 cents à 58,73 dollars.

Vers 17 h, une heure et demie avant la clôture du marché new-yorkais, la société de services pétroliers Baker Hughes a annoncé qu'il y avait cinq puits de pétrole en activité de plus que la semaine dernière, où il y en avait déjà eu 12 de plus que la semaine précédente.

Selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, c'est le signe que «les producteurs [de pétrole américains] ont suffisamment réduit leurs coûts de production» pour se remettre à pomper du brut.

Or, mercredi, le ministère de l'Économie (DoE) avait fait déjà état d'une progression de la production nationale, le tout dans un contexte international d'offre surabondante, confirmé vendredi par l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), alors que l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) dépasse également largement ses plafonds officiels de production.

Le rapport de l'AIE publié vendredi «a confirmé notre point de vue sur le fait que le marché allait rester en surplus au deuxième semestre, limitant ainsi toute augmentation des cours», notaient les analystes du courtier PVM.

Enfin, le marché suit de près les négociations sur le programme nucléaire iranien. Une énième date limite est passée vendredi sans accord, mais «personne n'est parti pour de bon» de Vienne où se tiennent les pourparlers, a relevé M. Lipow. Un nouveau délai court jusqu'à lundi.

Un accord entre l'Iran et les grandes puissances entraînerait une levée des sanctions frappant la République islamique, et un afflux de brut supplémentaire sur les marchés - dans ce cas, les cours pourraient descendre jusqu'à 50 dollars le baril de WTI selon M. Lipow.

À l'inverse, si les négociations sont rompues sans accord, les cours pourraient regagner jusqu'à 3 dollars, a-t-il estimé.

La journée a été marquée par une évolution en dents de scie, plusieurs investisseurs jugeant exagérée la chute de 13 % des cours entre le 30 juin et le 8 juillet.

Les analystes de Commerzbank ont souligné à cet égard que «la forte hausse des marchés d'actions en Chine ces deux derniers jours a donné un coup de fouet», atténuant les craintes sur l'impact de l'effondrement récent des places boursières sur l'économie du pays et donc la demande. La Chine est le plus gros importateur de pétrole au monde.

Le retour de l'optimisme sur les Bourses européennes et le renforcement de l'euro, après les nouvelles propositions de la Grèce pour régler le problème de sa dette, pouvait également trouver un écho sur les marchés des matières premières.