L'Ukraine a annoncé mardi la suspension immédiate de tous ses achats de gaz à la Russie après l'échec de négociations sur les prix, auxquelles participait l'UE, qui visaient à maintenir l'approvisionnement du pays pour les prochains mois.

La compagnie publique Naftogaz a déclaré dans un communiqué qu'elle continuerait toutefois à assurer le transit du gaz russe par l'Ukraine vers les autres clients européens.

Naftogaz explique dans un communiqué sa décision par le fait que son accord avec le géant gazier russe Gazprom expire le 30 juin et que «les conditions de futures livraisons de gaz russe n'ont pas fait l'objet d'un accord lors de discussions trilatérales aujourd'hui (mardi) à Vienne».

La Commission européenne avait annoncé lundi que l'UE, la Russie et l'Ukraine devaient tenter lors mardi à Vienne de finaliser un accord pour assurer l'approvisionnement en gaz russe de l'Ukraine et de l'Europe pour l'hiver prochain.

La commission avait ajouté que la réunion devait avoir lieu entre son vice-président chargé de l'Énergie, Maros Sefcovic, et les ministres russe et ukrainien compétents, Alexandre Novak et Volodymyr Demtchichine, en présence des dirigeants de Naftogaz et de Gazprom.

La rencontre visait à faire finaliser un accord par les «parties politiques», après une série de rencontres au niveau technique à Bruxelles depuis avril qui avaient permis des «progrès», avait indiqué une source européenne.

L'Union européenne souhaitait un accord «qui couvre au moins la période de l'hiver, jusqu'à fin mars», selon cette source.

Un tel «paquet hiver» avait finalement été conclu en octobre 2014 via une médiation européenne, après que Moscou eut provisoirement coupé le gaz à Kiev.

L'accord 2014-2015 avait été provisoirement prorogé en mars, pour expirer le 30 juin.

Gazprom et Naftogaz sont engagés dans un bras de fer depuis l'arrivée d'un gouvernement pro-occidental à Kiev début 2014 et les tensions avec Moscou dans l'est ukrainien, contrôlé par des séparatistes prorusse.

Moscou a augmenté le prix du gaz livré à son voisin, qui refuse de payer. Ce conflit inquiète l'Union européenne puisque près de 15% du gaz consommé en Europe transite par le territoire ukrainien.