Les investissements dans les mines du Québec ont reculé pour une deuxième année consécutive, en 2014, mais la valeur des livraisons, elle, a augmenté, selon l'Institut de la statistique du Québec.

Dans son Panorama des régions du Québec, qui vient d'être diffusé, l'ISQ précise que les investissements miniers ont atteint 3,2 milliards $ en 2014. Il s'agit d'un recul de 30,1 pour cent par rapport à l'année précédente.

C'est la région de la Côte-Nord qui a été la plus affectée par ce déclin, de 63,6 pour cent dans son cas. L'Abitibi-Témiscamingue a été touchée dans une moindre mesure, avec une décroissance de l'ordre de 6,4 pour cent des investissements miniers.

À titre d'exemple, sur la Côte-Nord, en novembre 2014, Cliffs Natural Resources a annoncé la fermeture définitive de la mine du Lac Bloom. Et la mine Tio, à Havre-Saint-Pierre, a suspendu ses activités pendant plusieurs semaines, à cause de la faiblesse du marché du titane.

La région du Nord-du-Québec s'est mieux tirée d'affaire, puisqu'elle a même assisté à une augmentation des investissements. Elle occupe d'ailleurs le premier rang des régions. Le Nord-du-Québec représente 49,8 pour cent de tous les investissements miniers réalisés au Québec en 2014.

Au cours d'une entrevue lundi, Louis Madore, responsable des statistiques sur l'investissement minier à l'ISQ, a expliqué que la région du Nord-du-Québec a un profil diversifié. Elle abrite des mines d'or, de nickel, de cuivre, d'argent, de zinc et d'autres métaux.

M. Madore a souligné qu'il arrive que les investissements diminuent tout simplement parce qu'ils sont arrivés à terme et que les constructions de mines sont terminées. Mais bien d'autres facteurs expliquent aussi ces baisses des investissements, comme la difficulté d'obtenir des capitaux pour certaines mines, la baisse du prix du fer ou d'autres minerais, ainsi que l'instabilité économique mondiale.

Pour 2015, les entreprises prévoient investir environ 3,3 milliards $, soit à peu près le même montant qu'en 2014. En 2015, «la baisse serait terminée. On ne pourrait pas dire qu'on est sur une courbe haussière, mais à tout le moins, on stabiliserait les investissements», a résumé M. Madore.

Quant aux livraisons de minerais, elles ont augmenté, passant de 8,1 milliards $ en 2013 à 8,7 milliards $ en 2014. L'Institut souligne que la valeur des livraisons est «en hausse dans toutes les régions (du Québec) où se trouvent des mines, des usines de traitement et des complexes métallurgiques, à l'exception de la Côte-Nord».

Là encore, c'est la chute du prix du fer qui affecte la Côte-Nord. Les livraisons minérales y ont subi une baisse de 3,9 pour cent.

Fait à noter, la Montérégie est la quatrième région pour ce qui est de la valeur des livraisons minérales, bien que les investissements miniers y soient «négligeables». La Montérégie abrite en effet deux usines de transformation d'ilménite et de concentré de zinc, de même qu'un producteur de ciment et plusieurs producteurs de pierre, sable et gravier.

De façon générale, en 2014, il y avait 17 189 emplois dans le secteur minier, soit une diminution de 732 emplois par rapport à l'année précédente.