Les cours du pétrole ont fini en baisse une séance en dents de scie mercredi à New York, restant sous pression avec le regain de vigueur du dollar, alors que les investisseurs attendent les chiffres sur les stocks américains de brut.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a perdu 52 cents à 57,51 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), enregistrant une troisième séance consécutive de baisse.

À Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini la journée à 62,06 dollars, après avoir chuté plus lourdement de 1,66 dollar sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.

Le début de rebond des cours du pétrole entamé sur les marchés asiatiques et en début d'échanges européens n'a pas résisté longtemps à une nouvelle hausse du dollar mercredi.

Le billet vert a atteint mercredi son plus haut niveau en près d'un mois face à toutes ses contreparties, et un dollar fort rend moins attrayants les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine, car plus onéreux, pour les investisseurs munis d'autres devises.

En outre «les investisseurs veulent mettre leurs comptes en ordre» avant la publication des chiffres du ministère américain de l'Énergie (DoE) sur les stocks américains, retardée à jeudi matin à cause du jour férié de lundi, soulignait Tim Evans, chez Citi.

Selon Michael Wittner, à la Société Générale, «on s'attend à ce qu'ils soient en baisse, car les raffineries augmentent les cadences à l'approche de l'été», une saison synonyme de déplacements en voitures et de consommation d'essence aux États-Unis.

Cela répondrait à «un phénomène saisonnier typique qui est déjà pris en compte dans les prix en vigueur», estime M. Wittner, qui ne compte pas sur ce type d'annonce pour faire remonter les cours.

D'autant qu'il table sur un petit regain de la production aux États-Unis, estimant que la baisse annoncée la semaine dernière correspondait à des opérations de maintenance en Alaska.

Ces dernières semaines, la baisse de la production et des réserves de brut américaines a fait oublier que les stocks de pétrole aux États-Unis demeurent à des niveaux record, constatait Joshua Mahony, analyste chez IG. Et, pour cet analyste, la surabondance d'offre sur les marchés venant à la fois des pays hors OPEP et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole va continuer de peser sur les cours.

Les analystes s'attendent généralement à ce que l'OPEP n'apporte aucun changement à sa politique lors de sa réunion du 5 juin.

Quant aux États-Unis, «les prix plus élevés (depuis le mois dernier) font qu'il redevient rentable de produire du pétrole pour de nombreux producteurs américains», ont souligné les analystes de Commerzbank. «Le déclin de la production américaine de brut pourrait donc être moins prononcé qu'anticipé, ce qui pourrait de nouveau pousser les stocks à la hausse» une fois que se calmera la demande des raffineries.

M. Wittner s'attend à voir le nombre de puits en activité, qui a chuté de moitié depuis octobre, se stabiliser désormais, et il estime que la production «a atteint un plateau».

Enfin, facteur supplémentaire de baisse, les analystes de Commerzbank s'inquiétaient également de la perspective d'exportations irakiennes record, qui pourraient prochainement atteindre 3,7 millions de barils par jour, sur la base des planifications d'armateurs.