Les cours du pétrole ont fini en hausse mercredi à New York, le marché se montrant satisfait d'une baisse des réserves et, surtout, de la production de brut aux États-Unis, sans pour autant témoigner d'un optimisme démesuré.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, a gagné 99 cents à 58,98 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé la séance à 65,03 dollars, en hausse de 1,01 dollar par rapport à la clôture de mardi.

«La hausse d'aujourd'hui est largement due au compte-rendu publié par l'Energy Information Administration (EIA)», une antenne du département américain de l'Énergie (DoE), sur l'état des réserves et de la production américaine de pétrole, a jugé Matt Smith, de Schneider Electric. «Pour moi, c'étaient des chiffres assez encourageants.»

Selon ces statistiques, les stocks américains de pétrole brut ont enregistré une troisième baisse d'affilée la semaine dernière, et ce déclin s'est avéré plus fort que ce que prévoyaient les analystes interrogés par l'agence Bloomberg News.

«Les réserves de produits à base de pétrole ont, elles aussi, baissé», a ajouté M. Smith, qui, dans une note publiée avant les chiffres du DoE, avait plutôt parié sur une progression de ces stocks en raison d'un rebond de l'activité des raffineries. «Et, ce qui est pour moi le plus important, la production a reculé de 112 000 barils par jour. Ce n'est plus seulement minime, c'est un vrai mouvement.»

Cependant, la réaction du marché semble mesurée, d'autant que les cours avaient chuté de plus de deux dollars la veille, après avoir été plombé par un accès de pessimisme sur le niveau élevé de l'offre de membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et par le renforcement du dollar, qui rend moins attrayants les échanges pétroliers, car ils sont libellés en monnaie américaine.

«Plafond»

Pour certains observateurs, le marché s'était déjà préparé à de bonnes nouvelles sur les réserves américaines à la suite de la publication mardi, après la clôture, des propres chiffres de l'American Petroleum Institute (API), fédération professionnelle du secteur aux États-Unis, qui s'attendait à un déclin encore plus important des stocks de brut, de plus de cinq millions de barils.

«Comme la semaine dernière, les cours du pétrole n'ont pas bondi malgré les statistiques positives», a constaté Torbjorn Kjus, de DNB Markets. «Cela suggère que le marché pourrait avoir atteint un plafond et que les investisseurs sont maintenant à la recherche d'excuses pour vendre plutôt que pour acheter.»

«Le sentiment a manifestement changé de direction sur le marché pétrolier», ont également jugé les analystes de Commerzbank. Il «continuera à être trop approvisionné tant que l'OPEP ne réduira pas sa production de façon conséquente, même s'il y a peu de chances qu'elle le fasse».

L'OPEP, qui se réunit le 5 juin, a largement contribué à la récente chute du marché, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur entre juin  et janvier, en s'abstenant à l'automne d'abaisser son plafond de production.

Depuis, les cours ont rebondi d'une quinzaine de dollars à partir de la mi-mars, et semblent désormais se stabiliser autour de 60 dollars le baril à New York.

Sur un autre plan, le marché a pu bénéficier mercredi «d'un peu de tension géopolitique, avec la poursuite des combats entre l'Irak et les militants de l'État islamique dans la province d'Anbar, l'envoi par l'Iran d'un cargo vers le Yémen, ainsi qu'une grève dans le secteur pétrolier au Nigeria», a énuméré Tim Evans, de Citi.