Les cours du pétrole ont rebondi mardi à New York pour terminer la séance en nette hausse, portés par un reflux du dollar à la veille de nouveaux chiffres sur l'état des stocks américains.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a gagné 1,50 dollar à 60,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le dollar est en baisse et c'est un facteur essentiel de soutien» des cours, a souligné Jason Schenker, chez Prestige Economics.

D'autres matières premières dont les échanges sont libellés en devise américaine voyaient également leurs cours orientés à la hausse, car les acheteurs munis d'autres devises disposent d'un pouvoir d'achat augmenté.

John Kilduff, chez Again Capital, a pour sa part estimé que «les investisseurs jouent la sécurité en achetant des actifs tangibles» face à la baisse des marchés obligataires et boursiers, et se réfugient dans les matières premières et l'or.

Le rendement des bons du Trésor américain à 30 ans est installé depuis lundi au dessus de 3%, pour la première fois depuis décembre.

Matt Smith, chez Schneider Electric, mentionnait aussi parmi les facteurs de hausse un rapport publié lundi soir par le ministère de l'Énergie (DoE), annonçant pour juin un repli de 86 000 barils par jour au total de la production de pétrole dans sept grands bassins schisteux des États-Unis.

Cette prévision semble cependant mal s'accorder avec le ralentissement du rythme de fermeture des puits de forage révélé vendredi par la société de services pétroliers Baker Hughes. Certaines régions, comme le riche bassin de schiste de Bakken (nord des États-Unis), ont même vu le nombre de puits en activité augmenter pour la première fois de l'année la semaine dernière.

Si le mouvement se confirmait, cela pourrait relancer les craintes que les cours du pétrole, en hausse de quelque 40% depuis la mi-mars, ont de nouveau atteint un niveau auquel il redevient rentable de produire du pétrole de schiste.

En tout état de cause les investisseurs cherchaient déjà à se positionner par rapport aux chiffres hebdomadaires sur les stocks américains. L'association professionnelle API devait en fournir une première estimation mardi soir après la clôture, avant les chiffres officiels attendus mercredi.

Selon les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, le département américain de l'Énergie (DoE) pourrait faire état d'une baisse de 500 000 barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 8 mai, ce qui serait un deuxième recul en deux semaines.