Les cours du pétrole ont hésité mardi, les marchés restant très prudents avant la parution de nouveaux chiffres hebdomadaires sur l'état des stocks et la production de brut aux États-Unis.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a clôturé en hausse de 7 cents à 57,06 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, en revanche, le baril de Brent pour livraison en juin a perdu 19 cents à 64,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Il ne se passe pas grand-chose et le marché attend» les informations que réservera la journée de mercredi, a déclaré Derek Salvino, chez Tradition Energy.

Il a indiqué que, pour sa part, il guetterait le communiqué que doit publier le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) mercredi à 14 h 00, afin d'y déceler d'éventuelles indications sur le calendrier d'une hausse des taux d'intérêt.

Toute hausse des taux aurait pour effet de rendre le dollar plus rémunérateur et donc de rehausser sa valeur, ce qui pénalise généralement les cours du pétrole qui sont libellés en billets verts.

Mais dans la journée de mardi, le dollar s'est inscrit en recul, ce qui a soutenu les cours. En outre, expliquait Tim Evans, chez Citi, «on dirait que les investisseurs se préparent à relancer leur débat hebdomadaire pour savoir ce qui est le plus important, entre une augmentation des stocks de pétrole brut aux États-Unis ou un reflux de la production américaine de brut».

Les chiffres officiels du ministère de l'Énergie à ce sujet sont prévus mercredi à 14h30 GMT, et seront précédés dès mardi soir des estimations de l'organisation professionnelle API (American Petroleum Institute).

En milieu d'échanges, les cours avaient connu un petit pic, jusqu'à atteindre 57,83 dollars vers 14h15 GMT, sur fond de confusion entourant le détournement par la marine iranienne d'un navire marchand vers un port iranien.

«L'annonce par le site d'information Al-Arabiya News de la capture d'un bateau américain par les forces iraniennes a fait grimper les cours», a noté Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Mais la nouvelle a été rapidement démentie par le Pentagone, qui a précisé qu'il s'agissait du porte-conteneurs Maersk Tigris, battant pavillon des îles Marshall. Cela a permis aux cours de se stabiliser à un niveau plus bas.

Un responsable iranien a affirmé de son côté que le navire avait été arraisonné par la marine iranienne et dérouté vers le port de Bandar Abbas en raison d'impayés de Maersk.

Pour Richard Mallinson, analyste géopolitique chez Energy Aspects, cette action de la marine iranienne pourrait être une forme d'affirmation politique de l'Iran contre la coalition conduite par l'Arabie Saoudite, alors que cette dernière cherche à contrôler les voies maritimes au large du Yémen.

«Nous avons vu par le passé l'Iran avoir une attitude ferme lorsqu'un navire de la marine britannique avait navigué dans ses eaux nationales. Mais pour arrêter un navire marchand, la marine iranienne a besoin de raisons conséquentes, comme la suspicion de contrebande par exemple», notait l'analyste.

Les marchés n'ont pas vivement réagi à la nouvelle, «l'excitation initiale passée», expliquait Chris Beauchamp, analyste chez IG.

«Les cours ont beaucoup progressé ces dernières semaines et les fondamentaux de marché restent très faibles», expliquait M. Mallinson. Et, selon l'analyste, le marché a attendu d'avoir plus de détails avant de bouger.

«Si un événement majeur pouvait faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien, les cours ne manqueraient pas de grimper, mais les négociations entre l'Iran et les grandes puissances ont prouvé leur robustesse et le marché n'a pas tiré de conclusions hâtives», constatait-il.

mentie par le Pentagone, qui a précisé qu'il s'agissait du porte-conteneurs Maersk Tigris, battant pavillon des îles Marshall et non américain. Cela a permis aux cours de se stabiliser à un niveau plus bas.