Les cours du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York, un indicateur sur l'activité pétrolière aux États-Unis redonnant confiance à un marché déjà rassuré quant à une possible reprise des exportations iraniennes.

Le prix du baril de référence (WTI) pour livraison en mai a gagné 85 cents à 51,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le marché achève une semaine agitée, au cours de laquelle les cours ont parfois enregistré des variations de trois dollars d'un jour à l'autre. Sur l'ensemble de la semaine, ils sont en hausse de plus de deux dollars.

«Beaucoup de choses sont en jeu ici, et, dans l'ensemble, elles soutiennent le marché», a jugé Phil Flynn, de Price Futures Group.

«En Iran, l'ayatollah [Khamenei] a tenu hier des propos qui rendent incertain le calendrier d'un éventuel accord», a-t-il ajouté.

Ali Khamenei, numéro un de la République islamique, a le dernier mot sur les dossiers stratégiques iraniens et est resté prudent sur les chances d'un accord final sur le programme nucléaire de Téhéran, en estimant que le texte de Lausanne du 2 avril n'était pas une garantie de réussite.

«Manifestement, on n'est pas partis pour respecter le délai fixé au 30 juin pour un accord définitif», ce qui éloigne donc le risque d'un afflux de pétrole iranien, a estimé M. Flynn. «On met donc ce problème de côté.»

Certains investisseurs ont aussi trouvé des raisons d'espérer aux États-Unis, où le nombre de puits en activité a de nouveau décliné cette semaine.

Selon le décompte du groupe privé Baker Hughes, «il y a 42 puits en moins aux États-Unis, ce qui devrait un peu soutenir le marché», a rapporté M. Flynn.

Pour une partie des analystes, ce déclin persistant laisse espérer une baisse prochaine de la production américaine, dont le niveau élevé a, comme pour l'OPEP, joué un rôle dans la chute des cours. Ils étaient environ deux fois plus élevés en juin.

Cet optimisme reste limité, car la baisse de l'offre «n'a pas commencé pour le moment, comme nous l'ont rappelé cette semaine les chiffres sur les réserves américaines», a relativisé Gene McGillian, de Tradition Energy.

Le département de l'Énergie a fait état mercredi d'un bond de plus de dix millions de barils des réserves de brut aux États-Unis, la semaine dernière, et d'un léger progrès de la production, qui se maintient au-dessus de 9,4 millions de barils.