L'entreprise de technologie métallurgique Orbite Aluminae (T.ORT) , qui veut industrialiser son nouveau procédé d'extraction d'alumine de haute qualité des résidus miniers, a finalement conclu une capitalisation de plusieurs millions de dollars qu'elle avait été forcée d'interrompre il y a deux semaines à peine.

Toutefois, au lieu de procéder comme prévu par une offre publique de débentures convertibles en actions, Orbite est retournée chez l'un de ses principaux financiers, Euro Pacific Canada, pour lui vendre en prise ferme des débentures pour une somme pouvant atteindre 15 millions de dollars, soit 10 millions maintenant et 5 millions en option exerçable dans les 30 jours.

Cette entente financière chez Orbite survient aussi après l'obtention de 4 millions du gouvernement du Québec en guise de crédits d'impôt pour des investissements industriels effectués durant l'année financière 2012.

Et juste auparavant, en février, Orbite a obtenu une subvention fédérale de 4,5 millions provenant du fonds Technologies du développement durable du Canada.

Série d'embûches

Ces apports financiers arrivent chez Orbite après une série d'embûches techniques qui l'ont forcée à repousser d'au moins six mois la mise en production, à Cap-Chat, en Gaspésie, de la première usine utilisant la technologie d'extraction d'alumine à partir de résidus miniers qu'elle développe depuis plusieurs années. L'alumine est un ingrédient essentiel pour la production d'aluminium à grande échelle.

Avec ces embûches techniques, aussi, le coût total de l'usine tel qu'estimé par les dirigeants d'Orbite a été rehaussé de 106 à 117 millions, lit-on dans le récent énoncé des résultats de fin d'exercice 2014, publié il y a une semaine.

Ces résultats étaient encore lourdement déficitaires, ce qui n'est pas inhabituel pour une entreprise rendue à une telle phase d'implantation industrielle d'une technologie qu'elle a mise au point et fait breveter.

Néanmoins, citant les projets financiers en négociations, les dirigeants d'Orbite ont préféré décaler de plus d'une semaine, jusqu'à demain, l'habituelle conférence téléphonique de discussion des résultats avec des analystes et des investisseurs d'importance.

Aussi, Orbite a reporté de trois semaines - du 2 au 27 avril - l'assemblée extraordinaire des actionnaires qui doivent autoriser des projets de capitalisation pouvant attendre 30 millions en 25 mois.

«Nous recherchons un dialogue ouvert avec nos actionnaires sur des questions allant de l'achèvement de notre usine à nos finances. Mais les restrictions qui nous sont imposées en lien avec le financement actuel rendent la situation si difficile qu'il en résulterait [unre conférence téléphonique] plutôt inutile», avait indiqué Glenn Kelly, chef de la direction d'Orbite, dans un bref communiqué accompagnant les résultats de fin d'exercice 2014, mardi dernier.

Et hier, avec l'annonce de l'entente financière avec Euro Pacific Canada, M. Kelly a indiqué par communiqué que «nous continuons notre progression vers la finalisation de notre première usine commerciale, dont le progrès vous sera communiqué dans les semaines et les mois à venir».

En Bourse, habitués d'être bousculés depuis deux ans, les investisseurs en actions d'Orbite Aluminae ont accueilli avec une relative indifférence l'annonce d'une entente financière avec Euro Pacific Canada.

Le cours de ses actions a terminé inchangé à 26,5 cents, alors que l'indice de marché S&P/TSX était légèrement haussier et que l'indice sectoriel des entreprises de métaux et de minéraux progressait de 2,2%.

Les actions d'Orbite s'échangent ces jours-ci à un prix réduit de moitié par rapport au sommet de 70 cents (en un an) atteint en juillet 2014. Et à moins d'un cinquième de leur valeur de 1,32$ cotée il y a deux ans, en avril 2013.