L'or a subi la pression du dollar toute la semaine, le billet vert restant porté par les attentes d'une prochaine hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les cours de l'or sont tombés mercredi à leur plus bas niveau depuis le début du mois de décembre, à 1147,69 dollars l'once, et sont restés sous pression toute la semaine.

«Le plus gros facteur dans la chute de l'or est la hausse du dollar», a noté Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Le renforcement du dollar rend plus onéreux les achats du métal jaune, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le billet vert est en effet resté ferme toute la semaine, porté par les spéculations des investisseurs sur une hausse de la devise dans les prochains mois, si la Fed décidait d'augmenter des taux d'intérêt.

Les marchés attendent désormais avec impatience la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine mardi et mercredi prochain. Celle-ci pourrait donner des indices sur les intentions de la banque centrale américaine.

Pour les analystes de Barclays, l'or devrait demeurer sous pression car les marchés n'auraient pas encore tout à fait intégré les conséquences d'une hausse des taux sur le métal précieux, le retour de la Grèce sur le devant de la scène en début d'année ayant accaparé les esprits.

«Nous avons repoussé nos estimations sur une accélération de la chute des prix de l'or du deuxième trimestre au troisième trimestre 2015, afin que cela coïncide avec nos prévisions sur une première hausse des taux de la Fed», ont précisé les analystes de BNP Paribas.

Mais les analystes de Capital Economics ont, pour leur part, souligné qu'il ne fallait pas sous-estimer la résistance de l'or.

«Les cours de l'or se sont plutôt bien maintenus si l'on considère l'ampleur du mouvement du dollar», a-t-on noté chez Capital Economics, où l'on estime que l'or pourrait finir l'année autour des 1400 dollars l'once.

«Une certaine stabilité pourrait revenir sur les marchés, mais un rebond majeur est peu probable [à court terme], les investisseurs se focalisant sur la hausse des taux de la Fed», a noté M. Hansen.

Les cours de l'argent, encore parfois appelé «l'or du pauvre», a suivi le métal jaune dans sa spirale descendante. L'argent a atteint mercredi son plus bas niveau en plus d'un an, à 15,29 dollars l'once.

Même le palladium qui semblait jusqu'à maintenant immunisé contre le renchérissement du dollar, s'est affaibli tombant jeudi à un minimum depuis fin février, à 785,95 dollars l'once.

De son côté, le platine s'est effondré, chutant à un nouveau plus bas depuis cinq ans et demi, 1117,25 dollars l'once.

«Le platine, avec l'argent, a été le plus touché par la récente montée du dollar», a constaté Ole Hansen.

Et ce malgré le fait que selon le conseil mondial de l'investissement dans le platine, ce marché devrait rester en déficit de 235 000 onces en 2015, contre un déficit de 700 000 onces en 2014.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1152 dollars vendredi, contre 1175,75 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 15,50 dollars, contre 15,99 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1115 dollars, contre 1166 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 791 dollars, contre 823 dollars à la fin de la semaine précédente.