Les prix du pétrole ont baissé à New York et stagné à Londres vendredi, le marché ne se satisfaisant guère d'une baisse du nombre de plates-formes en activité aux États-Unis, jugée insuffisante face à la surabondance de l'offre.

À New York, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour comme contrat de référence, a perdu 82 cents à 50,34 dollars le baril.

En revanche, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour avril, moins sensible à l'évolution de l'offre américaine, est resté presque stable à 60,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse d'un cent par rapport à sa clôture de jeudi.

Les prix du pétrole ont tenté un rebond à l'ouverture à New York, mais se sont vite inclinés, pour la troisième séance de suite.

«On est un peu déçus du déclin assez limité de l'activité de forage aux États-Unis», a expliqué Bart Melek de Commodity Strategy TD Securities.

Selon le décompte hebdomadaire du groupe parapétrolier Baker Hughes, le nombre de puits de forage en activité a baissé de 37 cette semaine, alors que les précédents déclins hebdomadaires tournaient autour de 90.

«Cela laisse penser que la baisse de la production américaine ne s'annonce pas particulièrement notable», a estimé Bart Melek.

Réserves record

Certains analystes jugent que le marché accorde trop d'importance à cet indicateur. C'est le cas de Tim Evans de la banque Citi, pour qui «le plus important, ce n'est pas de se demander quand l'offre pourrait se resserrer, c'est la hausse persistante de la production et des stocks aux États-Unis.»

En effet, le marché pétrolier continue à faire face à des réserves de brut à un niveau sans précédent depuis 1930 aux États-Unis, comme l'a encore montré jeudi le rapport hebdomadaire du département de l'Énergie (DoE) sur la question.

Ces réserves ont bondi de près de huit millions de barils la semaine dernière, contribuant à faire douter le marché quant à un rebond durable des cours, qui ont perdu jusqu'à 60% entre juin et janvier, avant de se stabiliser.

Toutefois, les investisseurs ont relativement bien accusé le coup, les prix se maintenant au-dessus de 50 dollars le baril à New York.

«Cela peut paraître contre-intuitif, mais cela est dû au fait que les estimations de l'API», fédération américaine du secteur, «la veille étaient deux fois supérieures et avaient certainement cimenté les attentes du marché sur l'annonce d'un gonflement des stocks de cet ordre par le DoE», a expliqué Torbjorn Kjus, analyste chez DNB.

Sur le plan international, le marché ne semble plus vraiment soutenu par les difficultés sur l'approvisionnement en Libye, où le groupe Etat islamique a revendiqué vendredi de nouveaux attentats suicide meurtriers.