Rio Tinto Alcan prévoit augmenter la capacité de ses activités d'aluminium au Québec une fois que le marché aura retrouvé ses forces, a indiqué mercredi le chef de la direction du géant minier.

Selon Alfredo Barrios, les prix de l'aluminium, qui ont retraité après leur reprise de l'an dernier, n'encouragent pas l'investissement, pour l'instant, en raison de la capacité excédentaire dans ses alumineries.

Mais les perspectives financières de base à long terme sont bonnes. La demande devrait croître jusqu'en 2025, en partie grâce au secteur de l'automobile, ce qui devrait éventuellement permettre de nouveaux investissements.

«Si le marché commence à s'améliorer et les rendements commencent à alimenter les investissements, alors un certain nombre des projets que nous détenons à travers le monde, même au Québec, pourraient potentiellement croître», a indiqué M. Barrios, qui a pris la tête de la division de l'aluminium en juin dernier.

Le dirigeant a évoqué plus précisément une nouvelle aluminerie Alouette et une expansion de son projet pilote AP60 à Jonquière.

«Lorsque le moment sera bon, le Québec est un endroit où nous voudrons investir pour les alumineries.»

Il n'a cependant pas donné d'échéancier pour la construction de ces nouveaux projets.

Selon M. Barrios, Rio Tinto Alcan a été la seule société du secteur de l'aluminium à l'extérieur de la Chine et du Moyen-Orient à investir fortement ces dernières années, malgré la faiblesse des conditions du marché et des prix.

Elle a investi plus de 7,5 milliards $ US au Canada, incluant 4,8 milliards $ US pour la modernisation d'une aluminerie à Kitimat, en Colombie-Britannique, qui devrait ouvrir dans les mois à venir.

Et même si le secteur de l'aluminium reste volatile, la société veut se concentrer sur l'amélioration de sa productivité et le contrôle de ses coûts, même si M. Barrios n'a pas donné de détails à ce sujet.

La division de l'aluminium est celle qui a connu la meilleure croissance au sein de Rio Tinto l'an dernier, ses bénéfices sous-jacents ayant affiché une progression de 124 pour cent à 1,25 milliard $ US. Cependant, les activités de minerai de fer restent les plus importantes pour le groupe mondial, et de loin, puisqu'elles représentent 87 pour cent de ses bénéfices.

Rio Tinto compte 13 000 employés au Canada, tandis que la division de l'aluminium en compte environ 18 000 dans 27 pays. Ce chiffre a cependant diminué, puisqu'il était de 21 000 employés il y a trois ans.