Des négociations coordonnées en vue de renouveler les contrats de travail commenceront bientôt dans l'industrie de la sylviculture, dans cinq régions du Québec.

La CSN représente quelque 800 de ces travailleurs, qui sont affectés à des travaux de reboisement et de régénération de la forêt dans les régions du Saguenay, de la Gaspésie, de la Mauricie, de la Côte-Nord et du Bas Saint-Laurent.

En négociant de manière regroupée, un peu comme les syndicats le font dans le domaine de l'hôtellerie, le Syndicat national de la sylviculture espère améliorer les conditions de travail de ses membres, qui sont souvent rémunérés à forfait. De plus, ceux-ci travaillent durant un nombre limité de semaines par année et n'ont donc pas toujours accès à l'assurance-emploi.

En entrevue, Alain Lampron, président de la Fédération de l'industrie manufacturière, affiliée à la CSN, a expliqué qu'il tenait à rehausser la rémunération de ses membres, mais aussi à obtenir des primes pour l'achat d'équipement et pour le transport. Il souhaite aussi négocier des clauses de santé et sécurité au travail. De même, il tient à ce que soit garanti un nombre minimal de semaines de travail par année.

Comme il s'agit d'employeurs différents - des coopératives et des employeurs privés - dans différentes régions du Québec, les conditions de travail sont parfois disparates, a-t-il relaté. «La majorité de ces gens-là sont à forfait. Ce sont des conditions de travail qu'on essaie d'harmoniser: dans une place ils ont besoin de plus de transport, dans l'autre moins de transport. Il y a des choses qui sont négociées localement, mais pour l'ensemble des conditions, on le fait au niveau du regroupement», a expliqué M. Lampron.

Au chapitre de la rémunération, le syndicat demande une hausse de 2,5 pour cent par année. Ces travailleurs sont rémunérés à forfait, comme c'est le cas de bon nombre de camionneurs, par exemple, ou de mineurs qui sont payés au tonnage. Ils ne sont pas rémunérés à taux horaire, mais en fonction de la quantité de travail à abattre.

«La sylviculture est un travail difficile à cause du climat, des longs trajets pour se rendre au travail, des moustiques et des risques de blessures. Il faut absolument que les conventions collectives soient améliorées si on veut que ce métier continue d'attirer les jeunes du Québec», a ajouté M. Lampron.

Sur un autre plan, le syndicat en profite pour adresser des demandes au ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, afin qu'il assure des conditions de travail minimales dans ce secteur d'activité. M. Lampron déplore le fait que dans le but de remporter les appels d'offres, certains employeurs soumissionnent à très bas prix, ce qui a tendance à entraîner à la baisse les conditions de travail.