Le président du géant pétrolier Rosneft Igor Sechin a accusé l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d'avoir déstabilisé les marchés du pétrole, ajoutant que les membres les plus influents du cartel ne prenaient pas en compte les intérêts des autres pays de l'organisation.

Igor Sechin a également déclaré que l'influence de l'OPEP commençait à se réduire et que l'organisation avait perdu son «mordant», «même si le cartel restait une institution importante et produisait près de 40% de la production de pétrole mondiale».

Le cartel a décidé en novembre de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour, accentuant la dégringolade des cours débutée en juin. Son chef de file l'Arabie saoudite, notamment, refuse que le cartel joue de nouveau les variables d'ajustement sur le marché mondial de l'or noir.

«L'OPEP n'est pas une structure unifiée. Il y a un groupe de pays au sein du cartel qui suit sa ligne de conduite et force tous les autres membres à faire de même, car tous les participants ne prennent pas de décisions dans l'organisation», a insisté M. Sechin.

Membre du cartel, le Venezuela avait tenté en vain de convaincre ses autres membres d'abaisser l'objectif de production avant la réunion de novembre.

M. Sechin a néanmoins assuré que la Russie coopérait avec le cartel, et avait d'ailleurs demandé le statut d'observateur à l'organisation, qui lui aurait refusé.

Les pays hors OPEP peuvent en effet assister à la réunion des ministres du Pétrole des pays de l'OPEP, mais ne participent pas aux sessions fermées où les ministres discutent du marché et prennent leur décision sur les objectifs de production du cartel.

«L'OPEP a refusé de nous donner le statut d'observateur et au lieu de cela nous a demandé de venir travailler avec eux», a souligné le président de Rosneft.

«Mais nous leur avons expliqué que nous ne pouvions pas fonctionner comme le fait l'OPEP, car notre industrie est privatisée et que nous avons des actionnaires internationaux», a-t-il mentionné.

Le président a conclu en disant que la coopération entre la Russie et l'OPEP pourrait être plus «efficace», soulignant que la Russie serait heureuse d'avoir le statut d'observateur.

Aucun observateur ne semble avoir participé à des réunions ministérielles de l'OPEP ces deux à trois dernières années. Des pays hors OPEP, comme la Russie, Oman, la Norvège ont déjà participé à ces réunions par le passé.