Les prix du pétrole ont fini en net rebond vendredi à New York et à Londres, portés par de très bons chiffres sur l'emploi américain et par des signes annonçant un ralentissement de la production américaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a avancé de 1,21 dollar, à 51,69 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), achevant avec une progression de plus de 7% sa meilleure semaine depuis fin février 2011.

Le contrat de référence du brut américain avait alors bondi sur une semaine de 13,55%.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 57,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Il s'agit de sa meilleure semaine également depuis février 2011, lorsqu'il s'était envolé de 9,4%.

D'entrée de jeu, les prix du pétrole se sont affichés en hausse, accélérant leur progression en cours de séance.

Après une brève hésitation des prix, «les chiffres sur les créations d'emplois ont été jugés positifs car ils impliquent un certain niveau de demande» en énergie aux États-Unis alors que davantage d'Américains repartent au travail, a expliqué Bob Yawger, de Mizuho Securities.

L'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu en janvier, avec 257 000 embauches. Les chiffres des deux mois précédents ont été en outre considérablement revues en hausse, novembre voyant la création de plus de 400 000 emplois.

Même si le taux de chômage a enregistré une petite hausse, à 5,7%, le salaire horaire, longtemps à la peine, a lui progressé de 0,5% sur un mois.

Déclin des puits de forage 

Du côté de l'offre également, les nouvelles se sont avérées également constructives pour les prix.

Le nombre de puits de forage pétrolier en activité a décliné de quelque 83 unités au cours de la semaine achevée ce vendredi, selon des chiffres du spécialiste du forage américain Baker Hughes publiés vendredi. Quelque 199 plates-formes ont déjà cessé leur activité en janvier, selon la même source.

À l'heure où les stocks de brut américains se situent à des records historiques, inédits depuis 84 ans, et où la production évolue à des seuils quasi record, ces signes d'un ralentissement de la croissance de l'offre ont été bien perçus, selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Mais, à l'inverse de ceux qui estiment d'ores et déjà que les prix du brut sont en train de trouver leur plancher, M. Lipow optait pour la prudence.

«Il se pourrait que les prix connaissent une autre rechute vers les 40 dollars le baril, car les stocks devraient encore progresser pour l'instant» au cours des deux prochains mois, «en raison de la saison de maintenance des raffineries et de la solidité persistante des importations», a détaillé l'analyste.

De même, pour Tim Evans, de Citi Futures, «le risque que les prix plongent à de nouveaux plus bas est réel». En effet, «une partie du marché pourrait être déçue par la lenteur du retournement du rythme de production américaine, qui pourrait prendre plus de temps que prévu à entamer son déclin, alors que les stocks continuent à s'accumuler».