Les cours de l'or ont dégringolé vendredi après la publication du rapport sur l'emploi américain, confirmant la vigueur de la reprise de la première économie mondiale, et détournant les investisseurs du métal jaune.

L'or est ainsi passé vendredi sous le seuil psychologique des 1250 dollars l'once, tombant même à 1237,79 dollars son plus bas niveau depuis le 15 janvier 2015, le jour où la Banque nationale suisse (BNS) a abandonné le taux plancher de conversion du franc suisse face à l'euro, provoquant un mini-krach boursier à Zurich.

«L'or est sous pression à cause de l'optimisme ambiant, réaffirmé par les chiffres de l'emploi américain, sur le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) va relever ses taux prochainement», a commenté Jameel Ahmad, analyste en chef chez FXTM.

En janvier, l'économie américaine a créé 257 000 emplois de plus qu'elle n'en a détruits, surpassant de loin les prévisions des analystes.

Avant le rapport sur l'emploi, les indicateurs américains publiés ces dernières semaines ont dans l'ensemble été décevants, apportant du soutien au métal jaune, valeur considérée comme refuge par les investisseurs.

Mais les négociations cette semaine entre le nouveau gouvernement grec et ses créditeurs sur un allègement de la dette du pays avait déjà commencé à ternir un peu l'attrait de l'or pour les investisseurs, même si aucun accord n'a été trouvé jusqu'à présent.

L'or a logiquement entraîné l'argent dans son sillage, le métal gris atteignant vendredi son plus bas niveau depuis le 15 janvier à 16,75 dollars l'once.

Néanmoins la chute de l'argent a été moins vertigineuse que celle du métal jaune, grâce notamment à des attentes sur une reprise de la consommation chinoise de ce métal à des fins industrielles, après les mesures mises en place par la Chine pour combattre le ralentissement de son économie.

De leur côté, le palladium et le platine - métaux précieux utilisés dans l'industrie automobile et la joaillerie - ont baissé légèrement, mais sont globalement restés fermes toute la semaine.

«De solides chiffres de ventes de véhicules aux États-Unis ont aidé les prix du palladium et du platine,» ont souligné les experts de Commerzbank.

Selon les analystes de Barclays, le marché du palladium devrait rester en déficit en 2015. Mais le métal devrait être sensible à la faiblesse générale des autres métaux précieux, comme l'or.