Les cours du pétrole baissaient lundi en fin d'échanges européens, après un rebond en fin de semaine dernière nourri par des estimations sur un resserrement de la production en 2015, de nouveau pénalisés par une offre toujours excédentaire à court terme.

Vers midi (heure de Montréal), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 49,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,02 dollar par rapport à la clôture de vendredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février perdait 1,06 dollar à 47,63 dollars. Les échanges sur la Bourse de New York restaient clos lundi en raison d'un jour férié aux États-Unis.

Les cours du pétrole avaient rebondi vendredi, après la parution du rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), interprété relativement positivement par les marchés.

«L'AIE voit des signes de ralentissement du boom du pétrole de schiste aux États-Unis à cause des prix bas du pétrole», notaient les experts de Commerzbank.

Citant Baker Hughes, une compagnie spécialisée dans le forage aux États-Unis, les analystes de Commerzbank notaient une baisse du nombre de plateformes pétrolières en activité aux États-Unis, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2013.

«Selon Baker Hughes, le nombre de plateformes pétrolières a baissé à 1.366 dans la semaine s'achevant le 16 janvier, soit une diminution de 15% par rapport à son pic de la mi-octobre,» confirmaient les experts de JBC Energy.

Mais cette baisse ne va pas forcément immédiatement faire monter les prix du pétrole, soulignaient les analystes de Morgan Stanley.

«Les plateformes de moindre qualité et les plus petites vont certainement être fermées en premier, ce qui va limiter l'impact direct sur la production», notaient-ils.

Selon plusieurs analystes, il est encore trop tôt pour parler d'un véritable rebond des cours du pétrole, car l'offre surabondante va continuer à peser sur les prix de l'or noir à court terme.

«Le surplus atteindra sûrement bien 1,5 million de barils (mbj) par jour, si on assume que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se tient à son objectif de production», estimaient les analystes de Commerzbank.

Cette prévision pourrait même être dépassée, car l'Irak produit en ce moment même 4 mbj de brut par jour, ce qui est un record. «D'après le ministre irakien du pétrole, le pays se prépare à exporter 3,3 mbj», expliquaient les analystes de la banque allemande.

De plus, comme le relevaient des analystes, l'Arabie saoudite, le plus gros pays exportateur au sein de l'OPEP, multiplie les commentaires selon lesquels le pays aurait la capacité de supporter près de dix ans de prix bas.