La volatilité des prix de l'énergie devrait être un élément d'incertitude à long terme pour les chemins de fer canadiens, mais un analyste de l'industrie croit que les volumes de pétrole brut transporté par train devraient continuer à croître cette année, quoique plus lentement.

Selon Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, les volumes de transport de pétrole par rail sont déjà garantis par contrats pour 2015.

«L'élan du (transport de pétrole brut par rail) est soutenu par des investissements dans les infrastructures et par des engagements contractuels à court terme. Cependant, les perspectives à plus long terme sont moins certaines si le (cours de référence du brut) reste à son niveau actuel», a-t-il écrit dans un rapport.

Le prix du baril de pétrole brut West Texas Intermediate a retraité mardi de 2,11 $ US à 47,93 $ US à New York, ce qui constituait sa quatrième séance consécutive de recul et sa plus faible valeur depuis avril 2009.

La livraison de pétrole brut par rail a connu une croissance rapide ces dernières années, non sans soulever des inquiétudes quant au niveau de sécurité lié à ces opérations.

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (TSX:CNR) et le Canadien Pacifique (TSX:CP) ont tous deux affiché de solides croissance de plus de 10 pour cent pour le transport des produits pétroliers en 2014. Les livraisons de sables de fracturation ont aussi progressé.

Le transport de ces produits constituait d'ailleurs un des éléments forts de l'année pour le CP, qui a vu ses volumes totaux reculer de 0,6 pour cent en raison de diminution dans six des dix groupes de matières premières, ce qui était attribuable à des pertes de contrats et au plus faible trafic de charbon.

Les volumes énergétiques hebdomadaires moyens du CP se sont améliorés depuis le deuxième trimestre malgré la volatilité du cours de référence du pétrole brut à la Bourse des matières premières de New York.

De son côté, le CN a offert la meilleure performance de l'industrie nord-américaine l'an dernier, avec une croissance de 8,2 pour cent de ses wagons complets totaux pour les 52 semaines terminées le 27 décembre, d'après les données de l'association des chemins de fer américains (AAR).

M. Spracklin s'attend à ce que la croissance d'ensemble des volumes ralentisse pour la plupart des transporteurs ferroviaires, à part pour le CP.

Selon lui, les tonnes-mille commerciales de la société de Calgary - une mesure clé dans l'évaluation du bénéfice en fonction du revenu obtenu pour le transport d'une tonne de biens sur un mille - grimperont de 5,1 pour cent en 2015, par rapport à 3,8 pour cent en 2014. Cette prévision prend pour acquis qu'il y aura une reprise de la croissance du transport intermodal et un ralentissement du trafic de brut plus lent que celui précédemment estimé par le CP.

M. Spacklin s'attend en outre à ce que les tonnes-mille commerciales du CN progressent de 4,4 pour cent, ce qui représenterait un ralentissement par rapport à leur croissance d'environ 11 pour cent en 2014.

Des problèmes de congestion ont nui au réseau ferroviaire nord-américain l'an dernier, tous les transporteurs ayant affiché de moins grandes vitesses et de plus longs arrêts aux terminaux en raison d'une croissance inattendue des volumes, des contraintes de capacité et des difficiles conditions hivernales qui ont marqué le premier trimestre.

L'analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, dit s'attendre à ce que le CN génère un taux de croissance annuelle composé du bénéfice par action de 14 pour cent au cours des cinq prochaines années.

Le rythme des volumes de pétrole brut du CN devraient grimper à 200 000 wagons complets par année d'ici la fin 2015, par rapport à environ 130 000 wagons complets actuellement, et pourrait atteindre 300 000 wagons complets dans les deux prochaines années, calcule M. Chamoun. Les livraisons de sables de fracturation utilisés pour extraire le pétrole et le gaz naturel du sol dans les opérations de fracturation hydraulique devraient croître de 25 pour cent par année au cours des quelques prochaines années.