Le ministre algérien de l'Énergie a demandé dimanche à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de réduire la production et d'augmenter le prix du pétrole, qui a baissé dramatiquement au cours des six derniers mois.

La demande de Youcef Yousfi à l'OPEP, dont l'Algérie est membre, survient alors que le pays a de la difficulté à gérer la diminution du prix du baril, passé de 120 $ à 60 $.

Bien que l'Algérie détienne quelque 200 milliards de dollars US en réserves de devises étrangères, ce qui est assez pour couvrir les importations pour de nombreuses années, elle est fortement dépendante des revenus du pétrole, qui lui fournissent 97 pour cent de ses revenus en devises fortes et 60% de son budget.

Lors d'une réunion du cabinet mardi, le président Abdelaziz Bouteflika a pour la première fois exprimé des inquiétudes envers la situation «préoccupante» et a vaguement promis de réduire les dépenses du gouvernement.

La première mesure d'austérité est survenue samedi, lorsque le premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé qu'il y aurait un gel des embauches dans le secteur public en 2015. Presque 60 pour cent des emplois en Algérie sont gouvernementaux.

Des projets d'infrastructure majeurs, comme le transport en commun à Alger et la construction d'autoroutes dans les régions rurales, risquent aussi d'être mis sur la glace.

Avec l'argent de ses exportations de pétrole, l'Algérie a mis sur pied un vaste système d'État providence.

Les subventions, qui représentent 21 pour cent de la production annuelle du pays, couvrent l'électricité et plusieurs denrées alimentaires. Le prix de l'essence est le moins cher en Afrique du Nord.

Le gouvernement subventionne également l'éducation et fournit des logements sociaux. Des protestations sociales, même avant les manifestations du Printemps arabe, ont mené à des hausses de salaires et à des promesses d'amélioration de l'offre des logements sociaux - tous financés par les recettes pétrolières abondantes.