L'or et l'argent ont chuté en 2014, terminant l'année sous pression, lestés par la chute du pétrole qui a entraîné dans son sillage l'ensemble des matières premières.

Le platine reste plombé malgré un déficit d'offre, tandis que les cours du palladium sont, eux, soutenus par l'offre déficitaire.

L'or et l'argent ont connu une année morose, mais le métal jaune finit l'année en petite hausse de 4% alors que l'argent a perdu 22% en 2014.

Le métal jaune devrait continuer à être tiré vers le bas par le spectre d'une éventuelle hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed).

À la fin du mois de décembre, «la Réserve fédérale américaine a rassuré les investisseurs en laissant entendre qu'elle commencerait à augmenter les taux d'intérêt l'année prochaine, ce qui va encourager le dollar et confirmer le sentiment baissier pour le métal», explique Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.

Toute bonne nouvelle concernant la première économie mondiale tend à éloigner les investisseurs de l'or, souvent considéré comme une valeur refuge.

La baisse des prix du pétrole, qui ont perdu près de 50% depuis la mi-juin et 45% sur l'année, pourrait affecter à la fois négativement et positivement le métal jaune.

«La chute du pétrole pourrait réduire la demande de matières premières en général, et particulièrement l'or, (...)  car le pétrole a un gros poids dans les indices de matières premières, ce qui va globalement affaiblir l'intérêt des investisseurs pour cette classe d'actifs,» notent les analystes de Capital Economics.

Capital Economics souligne cependant que la baisse des prix du pétrole pourrait avoir un effet bénéfique sur l'activité économique, notamment en Chine et en Inde, «les deux plus gros marchés pour l'or».

«À la fin de l'année 2015, le prix de l'or pourrait grimper à 1250 dollars l'once, soutenu par une demande ravivée en Chine», notent aussi les experts de Commerzbank.

L'argent devrait logiquement suivre la même tendance que l'or. «La force du dollar, les tendances désinflationistes, les prix faibles des matières premières en général, et notamment du pétrole, se reflètent dans la demande stagnante d'argent», soulignent les analystes d'HSBC.

Les cours de l'argent sont tombés à un minimum en plus de cinq ans le 1er décembre, plombés par la dégringolade des cours du pétrole.

Mais la demande physique d'argent pourrait aider les cours à la marge, alors que l'offre minière se resserre et que le marché de l'argent devrait devenir déficitaire en 2015. «La demande physique industrielle va certainement croître (...) tandis que les prix en baisse de l'argent devrait aider la demande pour la fabrication de pièces et de bijoux», souligne la banque HSBC.

Le platine lesté par la chute de l'or Le platine a fini l'année en baisse de 15% malgré une grève de cinq mois dans les mines de platinoïdes en Afrique du Sud. Les prix du palladium se sont appréciés de 11% sur l'année dans un marché déficitaire.

Mais le platine et le palladium ont tous deux souffert de la chute des cours du pétrole en fin d'année, le platine atteignant le 22 décembre un nouveau plus bas en cinq ans.

«Les prix bas du platine ne reflètent pas l'offre resserrée du marché, mais nous ne nous attendons pas à un rebond des prix dans la première moitié de 2015 à cause de la faiblesse des prix de l'or», notent les analystes de Commerzbank. La banque allemande s'attend à ce que les prix du platine s'échangent entre 1200 et 1300 dollars l'once en 2015.

À plus long terme, le retrait progressif des voitures diesel de la circulation, notamment en France, à cause des particules polluantes qu'elles émettent, pourrait être de mauvais augure pour la demande de platine, selon les analystes de la banque Macquarie.

Ce métal est utilisé par l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, principalement pour les voitures diesel.

Néanmoins, «l'industrie automobile devrait rester le plus gros consommateur de platine et de palladium l'année prochaine et contribuer de manière significative à la performance des prix de ces métaux», notent les experts de Commerzbank.

Le manque d'offre sur le marché du palladium va continuer à soutenir les prix de ce métal précieux en 2015. Début septembre, grâce à la grève dans les mines de platinoïdes en Afrique du Sud, les prix du palladium avaient atteint leur plus haut niveau en treize ans, à 909,25 dollars l'once.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1177 dollars mercredi au fixing du matin, contre 1995,50 dollars vendredi dernier. Il n'y aura pas de fixing mercredi après-midi en raison d'une journée écourtée sur les marchés financiers londoniens, qui seront fermés jeudi et vendredi.

L'once d'argent a clôturé à 15,77 dollars, contre 15,86 dollars il y a cinq jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1199 dollars, contre 1197 dollars cinq jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 809 dollars, contre 795 dollars à la fin de la semaine précédente.