L'offre d'achat de 508 millions de dollars présentée le mois dernier par Osisko était si «naturelle» que Mines Virginia (T.VGQ) n'a pas senti le besoin de solliciter d'autres propositions, indique son PDG, André Gaumond.

Depuis le début de 2013, Virginia évaluait «les options stratégiques potentielles» qui s'offraient à elle «en vue d'accroître encore davantage la valeur pour les actionnaires», peut-on lire dans un document réglementaire publié plus tôt cette semaine. Au début de 2014, Virginia a jonglé avec la possibilité de mettre en vente sa lucrative redevance sur la mine d'or Éléonore de Goldcorp, voire la totalité de l'entreprise.

«Finalement, on a opté pour le statu quo», relate M. Gaumond au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires.

Mais en juin, la naissance de la nouvelle société Osisko, créée dans la foulée de la vente de la mine d'or Canadian Malartic à Agnico Eagle et Yamana Gold, «a changé le portrait», souligne le PDG de Virginia.

Dès le 2 juillet, des représentants d'Osisko et de Virginia se rencontraient à Québec afin d'«évaluer des occasions d'affaires communes». Trois autres réunions ont eu lieu en août et en septembre.

Le 3 octobre, Osisko et Virginia ont signé une lettre d'intention qui traçait les grandes lignes d'une transaction. Jusqu'à la mi-novembre, les parties ont échangé plusieurs propositions et contre-propositions qui ne sont pas chiffrées dans le document envoyé aux actionnaires. L'accord définitif a été conclu et annoncé le 17 novembre.

Virginia, qui a été conseillé par BMO Marchés des capitaux, Xplora Mines et McCarthy Tétrault, n'a pas cru bon lancer des enchères en bonne et due forme. «Même s'il y avait eu une offre un peu plus élevée, on pense qu'à moyen et à long terme, on va créer beaucoup plus de valeur avec celle d'Osisko», explique André Gaumond.

Il faut dire que tout au long de la réflexion stratégique de Virginia, les acheteurs potentiels s'étaient faits plutôt discrets. «Tout le monde voulait la redevance d'Éléonore, soutient M. Gaumond. C'est une très belle redevance avec un grand potentiel de croissance. Mais on n'a jamais reçu d'offre formelle.»

Le vieux routier de l'exploration dans le Nord québécois ne s'attend pas à ce qu'un autre enchérisseur se manifeste d'ici la conclusion de la transaction, prévue en janvier. «Il est minuit moins une, dit-il. Nos actionnaires nous appuient, y compris la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité FTQ. Ça ne serait pas facile à revirer de bord, il faudrait se lever de bonne heure.»