Les cours du pétrole divergeaient en fin d'échanges européens, le baril coté à New York limitant ses pertes aidé par les discussions sur une éventuelle levée rapide des sanctions occidentales contre la Russie, tandis que le Brent restait plombé par les fondamentaux baissiers.

Vers 12h15 (heure de Montréal), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 59,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1.23 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 7h00, le Brent a chuté a son plus bas niveau depuis mai 2009, à 58,50 dollars.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) perdait 10 cents pour la même échéance à 55,79 dollars. Vers 9h00, la référence américaine du brut est tombée à un nouveau plus bas depuis mai 2009, à 53,60 dollars.

Les cours du pétrole avaient de nouveau dégringolé mardi, plongeant de 50% depuis la mi-juin, après l'annonce d'une contraction de la production manufacturière chinoise qui a atteint en décembre son plus bas niveau depuis sept mois, selon l'indice PMI de la banque HSBC.

«La chute des statistiques chinoises a rappelé à tout le monde que la baisse des prix du pétrole est une histoire de demande, tout autant que d'offre. Et avec le plus gros importateur de pétrole qui trébuche, le tableau est devenu plus morose», notait Chris Beauchamp analyste chez IG.

La Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde après les États-Unis, qu'elle est en passe de dépasser pour devenir le premier importateur mondial de brut.

«Malgré tout, il reste des acheteurs dans ce marché, et pendant les échanges de l'après-midi, les prix du brut (WTI) se sont repris», soulignait M. Beauchamp. Des achats à bon compte, ont soutenu les cours de la référence américaine dans l'après-midi, selon des experts.

De plus, l'annonce d'une possible levée rapide des sanctions occidentales contre la Russie, «en fonction des choix du président (russe Vladimir) Poutine», par le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, mardi à Londres aurait aidé les cours du WTI.

Le chef de la diplomatie américaine a l'air de chercher une porte de sortie pour la crise entre l'Ukraine, la Russie et l'Union européenne (UE)», notait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. Pour M. Hansen, cette annonce a aidé à arrêter la dégringolade des cours ce mardi, du moins sur le WTI.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la consommation de pétrole devrait croître de 900.000 barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 millions de barils par jour (mbj), contre 93,6 mbj comme anticipé précédemment, à cause d'attentes moindres concernant la demande venant des pays de l'ex-Union soviétique et d'autres pays exportateurs de pétrole.

Mais les fondamentaux du marché demeurent baissiers, plombés par une offre abondante. «L'OPEP et les pays hors OPEP refusent de réduire leur offre alors que les fondamentaux de marché continuent de s'affaiblir,» précisait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.

La banque a d'ailleurs révisé ses prévisions de prix à la baisse pour le premier trimestre 2015, à 60 dollars le barils et pour l'année 2015, à 70 dollars le baril.

Pour Jasper Lawler, analyste chez CMC Market, un WTI à 50 dollars est une question de jours car «le marché du pétrole est en chute libre».