Le pétrole coté à New York a terminé en baisse lundi à l'issue d'une séance tiraillée par les spéculations sur les intentions des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à l'approche d'une réunion cruciale jeudi.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a cédé 73 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 75,78 dollars.

Le marché «a oscillé entre gains et pertes» tout au long de la journée, «en fonction des positions de chacun sur l'éventualité que l'OPEP effectue des coupes substantielles dans sa production le 27 novembre», a commenté Bart Melek de TD Securities.

Les douze membres du cartel se réuniront alors à Vienne, où ils discuteront notamment de leur objectif de production, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis fin 2011, sur fond de chute des prix ces derniers mois.

Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, «il est peu probable que le cartel revoit drastiquement à la baisse ses prévisions de production. Tout au plus peut-on anticiper une diminution symbolique de l'ordre de 5 % à 10 % afin d'apaiser les membres de l'OPEP, comme le Venezuela et l'Algérie, qui militent pour une remontée des cours du baril».

Les analystes de Société générale tablent de leur côté sur une réduction de la production, ce qui pourrait, selon eux, mettre un coup d'arrêt à la baisse des cours du brut.

Ces dernières semaines, les pays du cartel ont semblé divisés sur leurs intentions, certains plaidant publiquement pour une baisse de l'objectif de production tandis que d'autres (comme l'Arabie saoudite) ont paru plus préoccupés par la défense de leurs parts de marché.

«Les dernières déclarations du ministre du Pétrole saoudien, soulignant qu'on avait déjà vu des périodes où l'offre était sur-abondante, suggèrent qu'ils ne vont pas pousser pour une réduction significative et qu'on peut s'attendre à une période de surplus d'offre chronique», a estimé Bart Melek.

Le marché du brut a par ailleurs «sans doute été un peu influencé par le fait que les négociations sur le nucléaire iranien n'ont pas abouti et ont été repoussées au 30 juin», a relevé Robert Yawger de Mizuho Securities USA.

Les grandes puissances et l'Iran ne sont en effet pas parvenus à trouver un accord complet lundi sur le programme nucléaire de Téhéran et se sont donné jusqu'au 30 juin 2015 pour continuer de négocier.

La conclusion d'un accord aurait pu conduire à la levée des sanctions occidentales contre l'Iran, dont un embargo sur ses exportations de brut.