La course folle et étonnamment rapide de la législation visant à faire approuver l'oléoduc Keystone XL au Congrès américain tard mercredi a fait naître de l'espoir chez les partisans du pétrole canadien qui croient maintenant voir la fin de la saga après six ans de stagnation.

Le lendemain a toutefois été marqué par un brusque rappel à la réalité.

La plus grande déception pour les partisans de l'oléoduc est venue en direct de la Birmanie.

C'est de là que la Maison-Blanche a laissé entendre, en conférence de presse tôt jeudi matin, lors de la visite du président américain Barack Obama en Asie, qu'il pourrait bloquer le projet de loi.

Un porte-parole a noté la position tenue depuis longtemps par le président selon laquelle le droit d'approuver des infrastructures transfrontalières appartient à l'administration - et non pas aux membres du Congrès.

Il a rappelé que le président avait déjà sabordé une telle tentative du Congrès dans le passé, et pourrait le refaire s'il essaie d'imposer le projet avant que l'administration ne complète son examen du pipeline qui relierait l'Alberta au Texas.

«Je crois qu'il est juste de dire que notre position sur ce type de propositions n'a pas changé», a déclaré Josh Earnest, tout en refusant de donner une réponse ferme.

«Il y a eu des propositions précédentes... et en évaluant ces propositions, nous avons indiqué que les conseillers principaux à la Maison-Blanche recommanderaient un veto dans une situation pareille. Cela continue d'être notre position.»

Il est intervenu après une grande agitation législative qui a eu lieu au cours des derniers jours. Deux rivaux au dernier tour des élections sénatoriales en Louisiane - une démocrate et un républicain - ont utilisé leurs sièges respectifs actuels à la Chambre des représentants et au Sénat pour pousser des projets de loi pro-Keystone, avec un vote clé qui devrait avoir lieu mardi prochain.

Si le projet de loi est adopté dans les deux chambres, et reçoit la signature d'Obama, elle deviendra loi. Mais il y a des embûches qui pourraient empêcher la progression du pipeline.

Le veto serait l'une d'entre elles: un projet de loi a besoin du support des deux tiers des membres au Congrès pour renverser le veto présidentiel - ce qui représente 67 votes au Sénat qui compte 100 sièges. Le projet de loi de la sénatrice Mary Landrieu n'a pas ce soutien. Les groupes environnementaux exercent par ailleurs une énorme pression sur le président pour qu'il impose son veto au projet d'oléoduc.