Les prix du pétrole ont fini en nette baisse jeudi à New York, pénalisés par un fort rebond du dollar, qui rendait les achats de brut moins attractifs, et par des craintes liées à l'abondance de l'offre en or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a abandonné 1,08 dollar, à 81,12 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 86,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 88 cents par rapport à la clôture de mercredi.

«Tout un ensemble de raisons explique la baisse du marché», a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

En premier lieu, «un dollar plus vigoureux a pénalisé l'ensemble du marché des matières premières», a relevé Bill Baruch, de iiTrader.

Dopée par une décision de politique monétaire américaine et des chiffres encourageants sur la croissance des États-Unis, la devise américaine a grimpé en cours de séance à des niveaux plus vus depuis plus de trois semaines face à l'euro, avant de reperdre un peu de terrain.

Or un billet vert plus fort tend à rendre moins intéressants les achats de matières premières, dont le pétrole, pour les investisseurs munis d'autres devises, et à peser sur la demande.

La Réserve fédérale américaine a mis fin jeudi à un programme de soutien monétaire exceptionnel à l'économie américaine et laissé anticiper un resserrement de sa politique monétaire ultra accommodante «plus tôt» que prévu.

La croissance des États-Unis a progressé de 3,5% au troisième trimestre, soit mieux que les 3% attendus.

Selon nombre d'observateurs, le regain de force du dollar n'a fait qu'accentuer «la tendance baissière sur le marché de l'énergie, qui reste très présente», a souligné M. Baruch.

Les cours du brut ont perdu environ 25% de leur valeur depuis la mi-juin à New York comme à Londres.

En effet, «la croissance de l'offre hors OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est maintenant systématiquement plus forte que la croissance de la demande», a relevé David Hufton, analyste chez le courtier PVM.

De plus, le secrétaire général de l'OPEP Abdallah El-Badri a indiqué mercredi que la production de l'OPEP en 2015 serait similaire à celle de 2014 (qui tourne autour de l'objectif du cartel à 30 millions de barils par jour).

«Cette déclaration suggère qu'il n'y aura pas de décision sur une réduction de la production à la réunion de l'OPEP le 27 novembre. La surabondance de l'offre qui peut donc être attendue en 2015 rend toute reprise des prix peu probable l'année prochaine», ont estimé les experts de Commerzbank.