Les prix du pétrole ont fini légèrement au-dessus de l'équilibre vendredi à New York, se stabilisant après de très fortes chutes depuis la mi-juin, dans un marché rassuré par de bons indicateurs américains et une bonne demande en essence.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a grignoté 5 cents, à 82,75 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le marché a souffert de mouvements de ventes excessifs cette semaine et alors que l'économie américaine a rassuré vendredi», les prix se stabilisent, a relevé Carl Larry, de Oil, Outlooks and Opinion.

Le moral des ménages a connu une hausse inattendue en octobre, selon une première estimation publiée par l'Université du Michigan, et dans l'immobilier, les mises en chantier de logements ont rebondi comme attendu en septembre.

Plombés par de vives craintes sur la vigueur sur fond de croissance économique mondiale morose et d'essor de la production pétrolière aux États-Unis notamment, les prix ont perdu environ 22% de leur valeur à New York et 25% à Londres depuis leur pic de la mi-juin.

«Les prix du pétrole ont glissé trop vite, trop tôt», a estimé Jeffrey Curie, qui dirige la recherche sur les matières premières au sein de la banque Goldman Sachs à New York, dans un rapport.

Selon lui, «la ''surabondance'' de l'offre (par rapport à la demande) n'est pas encore là mais elle existe dans les anticipations» des investisseurs qui misent sur une conjoncture mondiale molle et une consommation pétrolière en berne.

Or, la demande en énergie risque de bénéficier à court terme, selon lui, de la chute des prix, qui rend les produits pétroliers plus attractifs pour les consommateurs.

«Nous estimons que pour tout déclin de 10% des prix du brut, la demande progresse de 0,15%», souligne le rapport.

En outre, «la vigueur de la demande en essence aux États-Unis, dont a fait état le Département américain de l'Énergie (DoE) jeudi montre que les gens conduisent, qu'ils partent faire des courses», qu'ils consomment, a relevé Carl Larry.

Les stocks d'essence ont plongé de 4 millions de barils la semaine prochaine, soit plus qu'attendu, malgré la cadence toujours élevée du rythme de production des raffineries.

«Il y a une bonne chance que l'aspect ''demande'', trop longtemps négligé face à l'abondance de l'offre, regagne en importance à l'approche de l'hiver», selon M. Larry.