Les prix du pétrole poursuivaient leur chute jeudi en cours d'échanges européens, entraînés par la dégringolade des marchés d'action et plombés par la perspective d'une hausse des stocks de brut américains, dans un marché où les fondamentaux restent très baissiers.

Vers 8h00 (heure de Montréal), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 82,81$ US sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 97 cents ou 1,16% par rapport à la clôture de mercredi. Dans les échanges asiatiques, le Brent est tombé jusqu'à 82,72 dollars, son plus bas niveau depuis le 23 novembre 2010.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,09$ US ou 1,33% à 80,69 dollars.

«Les prix du pétrole continuent de piquer du nez après une brève interruption. Le Brent est tombé (jeudi) matin sous les 83 dollars le baril, soit son plus bas niveau depuis novembre 2010. Le WTI s'approche de la barre des 80 dollars le baril», signalaient les économistes de Commerzbank.

Les cours du brut avaient tenté un rebond mercredi pendant la séance, alors que le dollar subissait un accès de faiblesse, mais ont finalement terminé en baisse.

«La faiblesse des marchés d'actions et une forte hausse des stocks de brut américains (selon l'association professionnelle API) ont mis davantage de pression sur les prix du pétrole», expliquaient les analystes de Commerzbank.

L'API, qui donne toujours ses propres estimations un jour avant le rapport officiel du département américain de l'Énergie, a fait part mercredi d'une très forte hausse de 10,2 millions de barils des réserves de brut américaines la semaine dernière.

Le département de l'Énergie doit publier jeudi son rapport hebdomadaire sur l'évolution des stocks pétroliers américains pour la semaine terminée le 10 octobre, avec un jour de retard sur le calendrier habituel en raison d'un jour semi-férié lundi aux États-Unis.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut auraient progressé de 2,2 millions de barils tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient reculé de respectivement 1,4 million et 1,7 million de barils.

Une hausse des stocks de brut est généralement mal accueillie par le marché car elle est interprétée comme un signe de faiblesse de la demande énergétique des États-Unis, premier consommateur d'or noir de la planète.

De plus, les fondamentaux du marché pétrolier restent extrêmement baissiers, avec une offre pléthorique qui fait face à une demande à la peine. Ces facteurs pèsent depuis des mois sur les cours du brut, qui ont perdu 28% à Londres et 25% à New York depuis leur dernier pic mi-juin.