Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont terminé la semaine en baisse, pénalisés par l'accroissement de l'aversion au risque sur les marchés en raison des tensions accrues en Ukraine, hormis l'aluminium, qui a poursuivi sa hausse.

Le groupe des métaux industriels a été pénalisé par «une augmentation de l'aversion au risque parmi les opérateurs de marchés à la lumière de la crise entre l'Ukraine et la Russie», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

«Il semble que le marché (des métaux) réagit actuellement aux informations politiques plus qu'aux pures informations économiques», ont signalé les experts du courtier Triland Metals.

La situation en Ukraine s'est nettement dégradée jeudi, après des informations faisant état de l'incursion de troupes russes dans l'est séparatiste du pays.

Kiev a demandé jeudi aux Occidentaux des «sanctions significatives» contre Moscou et une aide militaire, des sujets qui devaient être abordés vendredi lors d'une réunion d'urgence de l'OTAN à Bruxelles et celle des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Milan.

Dans un tel contexte, les investisseurs ont tendance à s'éloigner des actifs jugés à risque, telles les matières premières, pour préférer les valeurs sûres.

Le cuivre a ainsi glissé jeudi jusqu'à un plus bas en une semaine, à 6913,25 dollars la tonne.

L'étain a de son côté marqué un plus bas depuis près de huit mois jeudi, à 21 561 dollars la tonne. Selon les analystes de Commerzbank, ce métal gris blanc a aussi été plombé par une offre plus abondante que prévu au premier semestre en provenance de la Chine et l'Inde tandis que la demande a manqué de force.

Enfin, le nickel est tombé vendredi à son niveau le plus faible depuis trois semaines, à 18 350 dollars la tonne.

L'aluminium tire son épingle du jeu

Seul métal à terminer la semaine en hausse, l'aluminium a même atteint vendredi un nouveau plus haut depuis février 2013, à 2106 dollars la tonne.

«Le marché a célébré le fait que le géant russe de l'aluminium Rusal a renoué avec les bénéfices pour la première fois en cinq trimestres après ses efforts de désendettement et de réduction de coûts», ont expliqué les analystes de Triland Metals.

En effet, Rusal a fait état mercredi d'un résultat net de 116 millions de dollars (88 millions d'euros) sur la période avril-juin comparé à la perte de 458 millions de dollars qu'il avait essuyée un an auparavant, ramenée à 325 millions au premier trimestre de l'exercice courant.

Le métal blanc continue également d'être soutenu par la baisse des stocks sur le LME, actuellement à leur plus bas niveau depuis deux ans (à 4,8 millions de tonnes).

Enfin, l'aluminium a bénéficié cette semaine «du bond des commandes de biens durables aux États-Unis, qui ont grimpé de 22,6 % en juillet», ont signalé les experts de Commerzbank.

Ce vif progrès s'explique totalement grâce à un bond des commandes d'avions (+318 %), pour lesquels l'aluminium est un composant clef.