Les cours du pétrole coté à New York s'affichaient en hausse à l'ouverture vendredi, soutenus par l'anxiété des investisseurs après le feu vert donné par Barack Obama à des frappes aériennes contre l'avancée des jihadistes vers le Kurdistan irakien.

Vers 9h20, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre s'adjugeait 36 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 97,70 dollars.

«L'angoisse a gagné le marché après l'annonce tard (jeudi soir) d'un engagement plus marqué des États-Unis en Irak», deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a remarqué John Kilduff d'Again Capital.

Le sort dramatique des minorités dans le nord de l'Irak a en effet poussé le président américain Barack Obama à autoriser des frappes aériennes pour éviter un «génocide» et contrer l'avancée des jihadistes de l'État islamique (EI) qui ne sont désormais qu'à une quarantaine de kilomètres d'Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan.

L'intervention des Américains a débuté dès vendredi avec le raid de deux chasseurs bombardiers sur une pièce d'artillerie mobile des rebelles qui menaçait des personnels américains basés à Erbil.

Jeudi, l'attaque par les jihadistes du barrage de Mossoul, considéré comme le plus grand d'Irak, avait déjà ébranlé les observateurs.

«Jusqu'à encore récemment, l'OPEP plaçait beaucoup d'espoir dans l'Irak, qui devait prendre en charge les deux tiers des hausses à venir de la production du cartel, mais le pays glisse vers le chaos», ont relevé les experts de Commerzbank.

La progression des cours du baril de brut restait toutefois limitée par plusieurs éléments signalant un ralentissement de la demande en brut sur le marché mondial.

Selon des chiffres des douanes chinoises, les importations de pétrole par le pays, deuxième consommateur mondial d'or noir, ont ralenti en juillet de 9%.

L'OPEP, dans son rapport mensuel, a par ailleurs révisé à la baisse sa prévision de consommation mondiale de brut pour 2014.