Les prix du pétrole coté à New York ont fini en légère baisse mardi, dans un marché touché par une petite correction technique après une forte progression et par la hausse du dollar, malgré la persistance de fortes tensions géopolitiques.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août, dont c'était le dernier jour de cotation, a cédé 17 cents, à 104,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a fini à 107,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de lundi.

«Le rebond que nous avons pu observer au cours des derniers jours semble s'être essoufflé», a remarqué Gene McGillian, de Tradition Energy.

Le marché new-yorkais s'était apprécié lundi de près de 1,50 dollar, porté par une situation géopolitique très tendue, qui faisait craindre des perturbations dans l'acheminement d'or noir dans le monde.

Ces inquiétudes restaient toutefois fortes après l'écrasement d'un avion malaisien jeudi attribué à un tir de missile dans l'Est de l'Ukraine.

Malgré un certain assouplissement des rebelles prorusses qui ont permis l'évacuation des dépouilles des passagers du vol MH17, l'Union européenne définira jeudi de nouvelles sanctions ciblées contre la Russie.

Outre les secteurs de la défense et des hautes technologies, les mesures sectorielles envisagées pourraient aussi toucher l'accès aux marchés financiers européens, les biens dits à double usage civil et militaire et le secteur de l'énergie, en particulier pétrolier et gazier.

La perspective de nouvelles sanctions alimentait les craintes d'un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole proviennent de Russie.

Les opérateurs du marché pétrolier gardaient par ailleurs un oeil sur la situation au Proche-Orient, où l'offensive israélienne sur la bande de Gaza se poursuivait sans relâche mardi, malgré les 620 Palestiniens et 29 Israéliens tués en 15 jours du conflit et l'appel ferme du secrétaire général de l'ONU à «arrêter de combattre».

Une nette appréciation du dollar mardi, notamment face à l'euro, a par ailleurs pesé sur le marché du pétrole des deux côtés de l'Atlantique. En effet, plus le billet vert est cher, moins les achats d'actifs libellés en dollars, notamment le brut, sont attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises.

Le marché se préparait également à la sortie des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) sur les réserves de brut aux États-Unis au cours de la semaine achevée le 18 juillet.

«Nous nous attendons à une nouvelle baisse des stocks pour la quatrième semaine consécutive, en raison de l'activité des raffineries américaines qui n'ont jamais opéré à un tel rythme depuis août 2005», à 93,8% de leur capacité la semaine précédente, a noté Matt Smith, de Schneider Electric.

La semaine précédente, les réserves de brut avaient fortement chuté, de 7,5 millions de barils - soit bien plus que prévu par les analystes. «Il s'agissait de leur recul le plus important depuis janvier», a précisé M. Yawger.

Une baisse des réserves de brut est habituellement perçue comme un signe encourageant pour la demande aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole.