Les prix du pétrole coté à New York ont rebondi jeudi après neuf séances de baisse d'affilée, ragaillardis par un rebond technique après des pertes estimées excessives, dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a gagné 64 cents, finissant à 102,93 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après une ouverture dans le rouge.

Les cours se dirigeaient dans la matinée vers une dixième séance de baisse de suite, un record sur le Nymex depuis 1983.

«Mais un mouvement d'achats sur les marchés financiers» a renversé la situation et permis aux prix de repartir en hausse, a relevé John Kilduff, de Again Capital.

Selon, lui, il s'agirait avant tout d'un rebond technique après de trop fortes pertes subies au cours des dernières séances, «dans un contexte de tensions toujours fortes au Moyen-Orient, en Irak mais aussi entre Palestiniens et Israéliens».

Un nouveau cycle de violences, qui s'est emparé du Proche-Orient depuis début juin, est monté d'un cran depuis trois jours avec le déclenchement de bombardements israéliens sur les territoires palestiniens de Gaza et le lancement d'une centaine de roquettes contre Israël par le Hamas et le Jihad islamique.

Ces tensions avivent les craintes de perturbations de la production ou d'acheminement de brut dans une région clef pour le marché énergétique mondial.

En outre, «un certain scepticisme persiste sur la fin de la crise pétrolière en Libye», annoncée la semaine dernière, où la production et les exportations étaient sérieusement altérées par des rebelles autonomistes depuis près d'un an, a ajouté M. Kilduff.

«Ce n'est pas la première fois» et il faut attendre de voir ce qu'il se produit dans les faits, a-t-il estimé.

Les craintes sur le secteur bancaire portugais, provoquées par les déboires financiers de la première banque cotée du Portugal, ont jeté un froid sur les marchés dans la matinée. Elles sont toutefois passées au second plan au Nymex, comme à Wall Street, les investisseurs jugeant exagérées les inquiétudes de contagion à l'ensemble du secteur bancaire européen.

Les prix du pétrole avaient subi un «autre revers» en début de séance avec les statistiques sur le commerce extérieur chinois montrant une baisse de 8% des importations de brut en juin par rapport à mai, ont rapporté les experts de Commerzbank.

C'est «le deuxième plus bas volume mensuel d'importations de l'année», ont-ils précisé

L'appétit énergétique de la Chine est particulièrement scruté par les opérateurs du marché pétrolier, ce pays étant le deuxième consommateur mondial de brut et l'un des principaux moteurs de croissance de la demande mondiale de pétrole.