Les cours du pétrole coté à New York ont ouvert en recul mercredi, plombés par une possible réouverture de terminaux pétroliers en Libye, en dépit d'attentes d'une baisse des réserves de brut aux États-Unis, premier consommateur d'or noir de la planète.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août reculait de 63 cents, s'échangeant à 104,71 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les prix du pétrole new-yorkais étaient pénalisés, dans le sillage du baril de Brent à Londres, «par l'éventuelle réouverture de deux terminaux pétroliers en Libye, qui pourrait augmenter l'offre» de ce pays producteur clef en Afrique «de quelque 500 000 barils par jour», a noté Matt Smith, de Schneider Electric.

En effet, «les rebelles en Libye ont annoncé (mardi), contre toute attente, leur intention de rouvrir (mercredi) les deux principaux terminaux pétroliers de Ras Lanouf et al-Sedra dans l'est du pays, qui sont fermés depuis l'été dernier», ont précisé les analystes de Commerzbank.

La production et l'exportation de brut libyen sont très perturbées depuis un an, à cause de divers mouvements de protestation, notamment de la part de rebelles qui réclament l'autonomie de la région orientale de la Libye.

La production libyenne, qui peut atteindre en temps normal jusqu'à 1,5 million de barils par jour (mb/j), se situe actuellement autour de 320 000 barils par jour.

L'anticipation d'un nouvel afflux de pétrole sur le marché mondial «relègue au second plan ce matin les excellents chiffres ADP sur l'emploi privé aux États-Unis, les violences toujours très vives en Irak», mais aussi «l'anticipation d'un recul des stocks de brut américains», a noté Matt Smith.

De bon augure pour le marché de l'emploi aux États-Unis, à la veille de chiffres mensuels très attendus sur le secteur, les créations d'emplois dans le secteur privé ont enregistré une progression bien plus nette que prévu en juin, selon la société de services aux entreprises ADP.

D'autre part, le marché se préparait en effet mercredi à la publication des statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE), vers 9h30, sur le niveau des stocks pétroliers à la fin de la semaine dernière.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut auraient reculé de 1,7 million de barils tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient respectivement progressé de 200 000 et 800 000 barils.

Enfin, la crainte de l'impact sur la consommation d'essence aux États-Unis de la tempête tropicale Arthur, qui devait avancer le long de la côte est américaine en plein long week-end du 4 juillet, était moindre que la veille, a relevé M. Smith. La tempête «ne devrait affecter que de manière marginale certaines régions», a-t-il assuré.